
Le Sénat décidera la semaine prochaine de l’impeachment du président sortant qui le rendrait inéligible.
Un peu plus dans l’Histoire, mais par la petite porte. Donald Trump est devenu le premier président des États-Unis à être visé pour la deuxième fois par une procédure d’impeachment. La Chambre des représentants a voté, mercredi, l’acte de mise en accusation. Contrairement au vote de 2019, qui concernait l’« affaire ukrainienne », des élus républicains se sont joints aux démocrates.
Dans la procédure d’impeachment, la Chambre des représentants joue le rôle du procureur et le Sénat celui de juge. La suite va donc se dérouler à la Chambre haute, à partir de la semaine prochaine. Une majorité « qualifiée » des deux tiers y est requise. Jamais dans l’histoire du pays un président n’a été destitué, aucune des quatre tentatives (Andrew Johnson en 1868, Richard Nixon en 1974, Bill Clinton en 1998 et Donald Trump en 2019) n’ayant été menée à terme.
Situation cornélienne
Même si le vote intervient après la cérémonie d’investiture de Joe Biden – ce qui devrait être le cas, tant les délais sont contraints –, l’intérêt pour les démocrates est double : marquer l’Histoire et ne pas laisser prospérer une forme d’impunité, mais aussi rendre Trump inéligible, lui qui ne cache pas sa volonté de réaliser un « come-back » en 2024. C’est peut-être ce dernier argument qui pourrait tenter Mitch McConnell, le chef des républicains au Sénat. (...)
Il faut pour cela que dix-sept sénateurs républicains appuient sur le bouton rouge. Mais que faire des trumpistes ? Les enquêtes d’opinion montrent que le président sortant bénéficie toujours du soutien d’une majorité des électeurs républicains. La direction républicaine va-t-elle prendre le risque d’une coupure avec la base, voire d’une scission ? Mais ne pas condamner Trump revient à lui laisser une place centrale dans l’avenir du GOP. Une situation cornélienne dans laquelle s’est placé l’establishment républicain en épousant depuis 2016 le destin de sa créature, Donald Trump.