
Afin de consulter les gouvernants de la sous-région à propos de la crise malienne, dans laquelle la France s’est auto-attribué le rôle de « facilitatrice » sans qu’on sache à quel titre, les ministres Laurent Fabius et Pascal Canfin se sont offert une virée bien françafricaine. Au prétexte de lutter contre les « terroristes » du Nord Mali, ils se sont rendus du 26 au 28 juillet chez certains des pires criminels du continent, eux-mêmes « terroristes » à l’encontre de leur propre population. Les déclarations officielles de Fabius ont fini d’enterrer les espoirs de remise en cause du soutien aux despotes et de la coopération française, notamment sur le plan militaire et policier, avec les régimes dictatoriaux.
Dans le prolongement de la très critiquée réception à l’Elysée du dictateur gabonais Ali Bongo le 5 juillet et de celle de l’infréquentable Alassane Ouattara le 26 juillet, le chef de la diplomatie française et le ministre délégué au développement n’ont pas hésité à se rendre au Burkina Faso et au Tchad, à l’occasion d’une tournée ouest-africaine qui les a aussi amenés au Niger et au Sénégal. (...)
On attend la réaction du socialiste Pouria Amirshahi, député des français de l’étranger sur cette circonscription et secrétaire national du PS à la coopération, à la francophonie et aux droits de l’homme. Ce dernier avait en effet fait savoir sa désapprobation sur la rencontre Hollande-Bongo, début juillet. Surtout, il avait pris soin, lors d’un déplacement au Burkina fin avril, de ne pas rencontrer les autorités en déclarant même en conférence de presse que les burkinabè attendent « l’alternance, après 25 ans de présidence Compaoré ». Visiblement, ça n’est plus la ligne officielle du PS... (...)
en France les gouvernements passent, et « les relations d’amitiés demeurent » : Fabius le dit et le prouve.