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Devoir de vigilance : deux entreprises mises en demeure de se mettre en conformité
Article mis en ligne le 4 septembre 2019

Réunis au sein de collectifs, plusieurs associations, syndicats et collectivités locales ont adressé des lettres de mise en demeure à des entreprises pour qu’elles se mettent en conformité avec leurs obligations relatives au devoir de vigilance. Une action en justice a également été lancée contre une société non assujettie à cette loi en raison du non-respect de ses engagements en matière de RSE.

Trois mises en demeure en l’espace d’un mois

Le 18 juin dernier, quatre associations et quatorze collectivités locales ont envoyé une lettre de mise en demeure au groupe Total pour manquement à son devoir de vigilance en matière climatique. Elles demandent à la multinationale de réduire ses émissions de gaz à effet de serre pour s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Six jours plus tard, deux ONG et quatre associations ougandaises ont adressé une autre mise en demeure au groupe pétrolier pour manquement à son devoir de vigilance en matière de protection des droits humains et de l’environnement en ce qui concerne les activités de sa filiale et de ses sous-traitants en Ouganda. Et le 18 juillet, c’est le leader mondial des centres d’appel Téléperformance qui a été destinataire de la lettre de mise en demeure émise par une ONG et une fédération syndicale internationale pour manquement à son devoir de vigilance. Elles reprochent à la multinationale d’avoir insuffisamment pris en compte dans son plan de vigilance les risques d’atteintes graves aux droits des travailleurs dans plusieurs de ses filiales à l’étranger.
Interpellations préalables

La première interpellation de Total sur ces manquements date d’octobre 2018.(...)

Le devoir de vigilance, « c’est un permis de conduire dans la mondialisation, et ce permis est désormais obligatoire pour les plus grandes entreprises. » (...)

Mise en examen pour non-conformité à des engagements éthiques

Dans un communiqué daté du 3 juillet dernier, les associations Sherpa et ActionAid France annoncent avoir obtenu la mise en examen de Samsung Electronics France et de sa maison-mère en Corée contre lesquelles elles ont porté plainte pour pratiques commerciales trompeuses. « L’entreprise affiche des engagements éthiques sur les droits des travailleurs qu’elle ne respecterait pas dans ses usines en Chine, en Corée et au Vietnam », précise le communiqué. C’est la première fois, en France, qu’un juge d’instruction (Renaud van Ruymbeke, qui a pris sa retraite depuis) met en examen une entreprise – en l’espèce, non assujettie au devoir de vigilance – en estimant que le non-respect des engagements qu’elle affiche en matière de RSE peut être constitutif de pratiques commerciales trompeuses. Selon Dominique Potier, ce type d’action « est un levier complémentaire du devoir de vigilance » à l’encontre des entreprises qui sont en deçà des seuils fixés par la loi – seuils que les ONG et les syndicats encouragent le législateur à abaisser. Pour contraindre les entreprises non assujetties au devoir de vigilance à respecter les droits de l’Homme et de l’environnement, la société civile s’en remet à d’autres fondements juridiques.(...)