
Le Parlement européen insiste pour que la Commission n’enterre pas la réforme de la directive maternité. L’eurodéputée Karima Delli dénonce les États, dont la France, qui pratiquent la "politique de l’autruche".
Par un vote mercredi 20 mai à une large majorité (419 voix pour, 97 contre et 161 abstentions), le Parlement européen a confirmé la résolution prise deux semaine plus tôt par sa commission des droits des femmes et de l’égalité de genre.
> Voir : Le Parlement européen pousse pour la directive maternité
Cela fait plus de 4 ans que le Parlement européen a adopté une réforme de la « directive sur les femmes enceintes », prévoyant un allongement de la durée minimale du congé maternité (de 14 à 20 semaines), ainsi que 2 semaines de congé de paternité, tous deux intégralement rémunérés. Un texte bloqué depuis fin 2011 en raison de l’opposition de plusieurs États membres, notamment en raison du coût de ses dispositions (Voir : Réforme du congé maternité : les ratés du dialogue européen).
Devant ce blocage, le président de la Commission européenne a annoncé fin 2014 que, à moins d’un compromis, la réforme serait définitivement enterrée dans les six mois. (...)
« Depuis 1992, lorsque la directive sur le congé de maternité a été approuvée, nous n’avons fait aucun progrès. Les femmes ne peuvent pas attendre, elles méritent, si elles le souhaitent, d’être des femmes, des mères et des travailleuses en même temps sans subir de discrimination », a insisté la rapporteure Maria Arena.
Le Parlement réitère également sa demande de ne pas abandonner une autre mesure prévue par la réforme : le droit pour les pères à un congé paternel rémunéré d’une durée minimale de 10 jours ouvrables, en plus du congé de la mère.
France muette
L’eurodéputée EELV Karima Delli, membre de la Commission Droits des femmes du Parlement européen, dénonce pour sa part « la politique de l’autruche » pratiquée par les chefs d’États sur ce dossier. Et en particulier le silence de la France, qui n’a pourtant pas grand chose à y perdre, puisque ses lois répondent déjà peu ou prou aux standards du projet de directive (celle-ci entend porter la durée minimale du congé maternité à 20 semaines contre 14 actuellement - elle est de 16 en France - mais l’enjeu des négociations est justement de trouver un compromis). (...)