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Le Nouvel Observateur
Donald Trump souffre-t-il de démence précoce ?
Article mis en ligne le 22 avril 2017
dernière modification le 19 avril 2017

Selon le présentateur vedette David Pakman, le président américain pourrait présenter des premiers signes de maladie d’Alzheimer. Des médecins aussi s’inquiètent.

L’animateur vedette David Pakman, dont le talk-show est distribué sur une centaine de chaînes câblées, ne manque pas d’air. Il y a quelques semaines, il évoquait les difficultés supposées du président Trump à lire un texte élaboré de manière fluide, se demandant même si le président, au fond, savait "vraiment" lire.

Sa démonstration, à la fois assez convaincante et un brin exagérée, avait fait grand bruit.

Donald Trump sait-il seulement lire ?

Cette fois, il enfonce le clou, et pose tout aussi sérieusement la question suivante : et si ces difficultés à lire, qui semblent par moment affecter le président, étaient liées à des premiers signes de démence, à un début de la maladie d’Alzheimer par exemple ? (...)

Pour étayer son hypothèse, le journaliste s’est penché sur les conférences de presse de trois présidents des Etats-Unis : Ronald Reagan, chez qui les premiers symptômes de démence seraient apparus à partir de 1994. George Bush senior, encore en pleine forme intellectuelle à plus de 95 ans. Et Donald Trump.

Il n’a analysé que leurs prises de parole spontanées, pas des discours écrits à l’avance par des collaborateurs. Résultat :

à partir de 1994, date du diagnostic, les discours de Reagan n’ont effectivement cessé de s’appauvrir, et les mots-valises tels que "chose", "bien", "mal", répétés, sont devenus de plus en fréquents ;
rien de tel chez George Bush au contraire, dont les prises de parole sont restées au fil des ans tout aussi affûtées et précises qu’elles l’étaient au tout début de sa présidence ;
autre indice selon lui : une vidéo du jeune Donald Trump, alors âgé d’une quarantaine d’années, montre que sans être un orateur hors pair, l’homme d’affaires était alors tout à fait capable d’avoir un discours articulé, cohérent, avec un vocabulaire raisonnablement élaboré.

Et s’il n’y avait que le manque de vocabulaire, la difficulté à trouver ses mots... Mais il y a aussi ces pertes d’équilibre dont le président semble souffrir (Trump a la phobie des escaliers), comme dans cette séquence à la Maison-Blanche, où on le voit s’accrocher au bras de la Première ministre britannique Theresa May pour descendre quelques marches, et qui pourraient être d’autre symptômes alarmants.
Impulsivité, surréaction...

Un peu tiré par les cheveux ? Peut-être. Mais David Pakman n’est pas le seul, loin du compte, à s’interroger sur la santé mentale du président.

Le très sérieux docteur John Gartner, spécialiste des troubles de la personnalité, enseigne à l’université John-Hopkins de Baltimore et à New York. Cet éminent psychologie clinicien préside l’association Duty to Warn, "devoir d’alerte", une association de professionnels de santé convaincus que Donald Trump est sérieusement malade, et qu’il est incapable d’exercer correctement sa fonction. Il y a deux mois, sa pétition appelant à un examen clinique du président avait réuni plusieurs dizaines de milliers de signatures.

Ce 20 avril se tiendra la première conférence annuelle de l’association, à l’école de médecine de Yale. Des experts de renommée mondiale, tels que le psychiatre Robert J. Lifton ou encore Judith Lewis Herman, prendront la parole.

En nous annonçant cet événement, auquel il souhaite donner une large audience, voilà ce que le docteur Gartner nous écrit : "Je sais que la question de la santé mentale de Donald Trump a déjà bénéficié d’une large couverture", dit-il en préambule. Mais le problème, selon lui, est loin d’être réglé pour autant :
"Donald Trump est toujours mentalement malade ; il est toujours notre président, et il continue à générer autour de lui du chaos."

Dernier exemple selon lui, et non des moindres : "Que vous soyez ou non d’accord avec sa décision de bombarder la Syrie, ce qui est perturbant, c’est l’impulsivité avec laquelle il a pris sa décision." (...)