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Donner à voir un autre futur, faire disparaître le découragement shooté dans nos cerveaux par le Tina thatchérien
Nicolas Sersiron : Dette et extractivisme : La résistible ascension d’un duo destructeur Editions Utopia – CADTM, Paris – Bruxelles 2014, 210 pages, 8 euros
Article mis en ligne le 2 mars 2015
dernière modification le 26 février 2015

(...) Nicolas Sersiron analyse les différentes formes d’extractivisme, le cycle extractivisme / productivisme / consumérisme / profits / déchets / pollutions, les ressources du sous-sol pillées et exportées, la perte du « droit d’usage traditionnel » des sols, les accaparements des terre et de l’eau d’irrigation, les sols stérilisés, le détournement des productions, l’accaparement des eaux douces, la pêche extractiviste industrielle, la destruction des mangroves, l’accaparement des ressources générées par le vent, les populations colonisées, les esclaves d’aujourd’hui, le « viol de l’imaginaire »

L’auteur poursuit par l’histoire de l’asservissement des peuples « par l’extractivisme et la dette », l’industrialisation de l’agriculture, l’absence d’aide à l’« agriculture vivrière capable d’alimenter la population », le nécolonialisme, les politiques de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, « La BM et le FMI participent aussi activement au surendettement des pays du Sud et à la corruption de leurs dirigeants par le financement d’« éléphants blancs » ou de grands projets inutiles, d’immenses barrages, d’extraction d’énergies fossiles, de voies ferrées, de ports, de dépenses de prestiges, etc. ». Il nous rappelle que « la dette coloniale, qui n’a pas de base juridique légale » n’aurait pas du être remboursée. Prêts biaisés, corruption, pratiques rentières, exploitation inhumaine de la main d’œuvre, pollutions, dégradations des sols et du climat, plans d’ajustement structurel, priorité donnée au remboursement de la dette et au sauvetage des banques, privatisation et destruction des budgets « sociaux ». Contrairement à la légende médiatique et politique, les Etats du « nord » n’aident pas ceux du « « sud », les transferts de fonds se font majoritairement dans l’autre sens (les remboursements sont supérieurs aux dons et prêts)…

Nicolas Sersiron parle aussi de la construction des dettes publiques, de la socialisation des pertes, du rôle de la Troïka, « le fait qu’une entité non élue en soit le commanditaire rend ces décisions doublement illégales », du moins disant salarial, social et écologiste… (...)

Disette, surproduction, faim, subventions, spéculation, place de la viande, agrocarburants… L’agro-extractivsme engendre le conso-gaspillage alimentaire, la malnutrition. L’auteur y oppose l’agroécologie, « L’agroécologie, à l’opposé de la « révolution verte », permet d’éliminer au maximum les gaspillages et d’utiliser un minimum d’énergie. Elle est essentielle pour atteindre la souveraineté alimentaire : pas ou peu d’intrants externes, pas de monocultures clonales même biologiques, association de plantes favorisant la croissance et la protection les unes des autres, respect de la biodiversité, utilisation de semences paysannes, forte intensité en main d’oeuvre et relocalisation générale de la production par la population ». (Sur ce sujet : Alternatives sud : Agroécologie. Enjeux et perspectives).

Il faut donc construire un autre monde…

Nicolas Sersiron termine sur l’audit citoyen des dettes publiques, les paradis fiscaux, les réalités des « aides publiques au développement », les liens entre énergie, pétrole et croissance du PIB, l’hyper mobilité, la décroissance matérielle (ce qui me semble différent des « théorisations » sur la décroissance comme nouvelle « vertu »). Le titre de cette note est inspiré d’une phrase du dernier chapitre. (...)