
La secrétaire de mairie de Donzacq décroche et raccroche le téléphone et répond invariablement. « Mais non, nous, on est au courant de rien ! S’il y avait une enquête, on aurait été prévenus. On l’aurait affichée. » Après les médias, c’est au tour du géologue du Conseil général de recevoir le même commentaire. Le maire de la petite commune de 450 habitants, Philippe Mora arrive sur ces entrefaites. Lui aussi tombe des nues. « Je n’ai aucune information. Je n’ai entendu parler de rien. Je n’ai pas eu le moindre courrier, le moindre appel de la préfecture. »
Et pourtant ce village chalossais, perché sur son vallon, est au cœur d’un projet de recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux, sur une surface de 218 kilomètres carrés pour lequel quatre sociétés européennes ont déposé une demande de permis exclusif, auprès du ministère de l’Écologie, dit « permis de Donzacq », en 2002, renouvelé en 2008 (lire « Sud Ouest » du 15 février). « Ça ne m’inquiète pas. Non, ça m’interroge, poursuit le maire de Donzacq. Que l’on trouve du pétrole, vu le prix du carburant c’est plutôt bien, mais moi ce qui me soucie, c’est l’environnement. Nous avons ici une source capitale qui alimente 37 communes avec le syndicat des Echourdes. »
(...) Ces recherches ne seront d’ailleurs pas forcément visibles et pourront consister en un traitement de données. Le programme de travail se divise en trois phases et doit s’étaler sur cinq ans.
Les engagements financiers pour ces travaux s’élèvent à 2,875 millions d’euros.
Pour la préfecture des Landes, « il s’agit d’une recherche conventionnelle d’hydrocarbures et il n’est pas question d’exploitation de gaz de schistes ».
Le dossier est ouvert à la consultation sur le site du ministère de l’Écologie. (...)