
Plusieurs propositions de loi ont été déposées afin d’inscrire le droit à l’avortement dans la constitution. Il y a celle de la France insoumise, discuté le 16 novembre, mais aussi un texte de Renaissance, le groupe parlementaire soutien du président de la République et présidé par Aurore Bergé. Cette dernière a le 7 novembre, fait une modification importante à cet amendement.
Selon sa proposition, le “Nul ne peut être privé du droit à l’interruption volontaire de grossesse” d’origine doit être modifié pour être écrit ainsi : “Nulle femme ne peut être privée”. Une variation qui peut paraître anodine aux premiers abords, mais qui porte en elle bien plus qu’on ne le croit.
Car d’après cette rédaction, ce sont tous les hommes trans qui seraient exclus de la constitutionnalisation du droit à l’IVG. D’après l’exposé sommaire des motifs de l’amendement, une audition du Conseil national des barreaux (CNB) aurait mis “en évidence la nécessité de préciser que seules les femmes directement concernées peuvent faire valoir le droit à l’IVG et en aucun cas des tiers qui souhaiteraient le leur imposer”.
Le monde militant se mobilise
Aurore Bergé se défend de vouloir exclure les personnes trans de la loi, en précisant que le but de l’amendement est de “garantir que des tiers ne puissent en aucune manière interférer dans le choix libre d’une IVG”.
Une réponse qualifiée tantôt de “lunaire” par Sébastien Tuller, qui rappelle qu’il n’est jamais question dans l’amendement d’empêcher un avortement, tantôt “d’hasardeuse” par le Groupe d’Information et d’Action sur les questions Procréatives et Sexuelles (GIAPS) dans une tribune qui devrait bientôt être rendue publique et que nous avons pu consulter. (...)
Aurore Bergé s’était déjà faite remarquer par les associations LGBTQI+ et féministes après être apparue publiquement à plusieurs reprises aux côtés de militantes anti-trans comme Dora Moutot et Marguerite Stern, alors qu’elle a toujours semblé refuser de s’entretenir avec les associations concernées.
Anaïs Perrin-Prevelle parle d’un engagement clair “contre les personnes trans”, qui suivrait les biais de pensée que certaines féministes, dont Stern et Mouton, s’acharnent depuis des années à instaurer dans le débat public. Selon Anaïs Perrin-Prevelle, “l’idée est de faire croire que les associations LGBTQI+ s’opposent au droit des femmes“. (...)
cet amendement est à ce jour le deuxième à être regenrer, peu après celui sur la PMA qui mettait déjà de côté les hommes trans. Selon la militante, ce retour en arrière va “à l’encontre du principe féministe”.
L’amendement du groupe Renaissance a été adopté le 9 novembre suivant en commission des lois, et devrait être examiné le 28 novembre prochain à l’Assemblée Nationale.