
Dans la plus grande discrétion, les articles 35b à 35e du « Projet de loi pour la modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles », déjà examiné à deux reprises par le Sénat, et qui doit prochainement être adopté en deuxième lecture par l’Assemblée nationale, ont créé une nouvelle compétence obligatoire des communes et groupements de communes de « lutte contre les inondation et gestion des milieux aquatiques ». Son financement sera assuré par une nouvelle taxe de 40 euros par foyer assujetti, soit une recette estimée à 600 millions d’euros payés chaque année par les Français, en sus de la facture d’eau qu’ils acquittent déjà.
L’histoire de cette nouvelle compétence et de cette nouvelle taxe témoignent de manière accablante que la gestion de l’eau échappe en France à tout contrôle démocratique, pour le plus grand profit des groupes d’intérêts qui en retirent des bénéfices colossaux. (...)
on peut s’inquiéter de la destination de cette nouvelle manne de 600 millions d’euros qui va, théoriquement, être impartie aux communes et à leurs groupements pour la « lutte contre les inondations » et « la gestion des milieux aquatiques ».
Car la genèse de cette nouvelle compétence et de cette nouvelle taxe illustre jusqu’à la caricature le pouvoir démesuré que détiennent les différents groupes d’intérêts qui détiennent la réalité du pouvoir sur la gestion de l’eau en France.
Un pouvoir opaque, structurellement tissé de conflits d’intérêts, qui échappe à tout contrôle démocratique. (...)