
La presse, endormie, se fait l’écho d’une nouvelle campagne de la Fondation France Libertés, associée à 50 Millions de consommateurs, qui, après avoir incité les usagers à dénoncer, via un site internet dédié, le montant abusif de la facture d’eau, puis les pollutions de l’eau du robinet, s’attaquent cette fois aux "fuites d’eau dans les tuyaux", incitant toujours les usagers à dénoncer le "scandale".
Or le scandale ne se situe pas où l’on croit, et la campagne de nos Croisés fait surtout le jeu de Veolia et Suez, dont le syndicat patronal, la FPEE, ainsi que les Canalisateurs de France, sont associés à l’opération de France Libertés... Mise au point.
"En régie, les choses sont claires : la collectivité est propriétaire des réseaux qui ont été financés avec l’argent de la facture des usagers, et est directement en responsabilité de leur entretien et de leur renouvellement, et donc de la connaissance de l’état des canalisations.
En DSP, la collectivité est toujours propriétaire des réseaux qu’elle a payé avec l’argent des usagers.
Mais, dans le cadre règlementaire de l’énorme majorité des contrats, la collectivité a gardé la charge des renouvellements (canalisations > 12 ml en général) et des investissements pour les extensions.
Par contre elle a confié la charge de l’entretien des réseaux à son délégataire avec l’exploitation technico-financière du service.
De ce fait, et parce que dans la presque totalité des cas, la collectivité s’est "débarrassée", au sens le plus péjoratif du mot, de la gestion du service, elle n’a même pas la volonté de contrôler l’exécution du contrat par son délégataire. (...)
personne ne connaît la durée de vie d’un réseau bien entretenu et qui pourrait largement dépasser les 100 ans.
Et la plupart des réseaux ont actuellement plus de 100 ans sans présenter de vrais signes d’obsolescence, sauf aux points névralgiques déjà cités, et pas à cause de l’âge mais d’une absence d’entretien pourtant payé par contrat.
Il est par contre évident qu’un mauvais entretien, mesuré sur le seul paramètre du volume des fuites, sans rechercher l’origine des fuites en dehors de âge du réseau alors qu’on ne connaît l’influence de l’âge, ne peut qu’entretenir une confusion qui, au bout du bout, va profiter à celui qui remplace les tuyaux alors que ce n’était pas nécessaire.
La suppression des branchements en plomb pourrait relever, dans près d’un cas sur deux, d’abus analogues, très coûteux pour les usagers, mais très juteux pour les prédateurs du privé."