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Éditocratie post-électorale : plusieurs têtes pour une seule voix
Article mis en ligne le 1er avril 2014

Lundi 31 mars 20h30. Au moment où nous écrivons ces lignes, François Hollande vient de s’exprimer pour annoncer les orientations du nouveau gouvernement dont Manuel Valls est nommé Premier ministre.

Les habituels prescripteurs d’opinion, du Figaro à Libération, avaient, quant à eux, déjà pris les devants (comme l’a relevé Sébastien Fontenelle sur son blog). Et au lendemain de la « claque » électorale des municipales, l’éditocratie est unanime : il est plus que jamais urgent pour Hollande… de ne rien changer (ou presque) à la politique menée jusqu’à présent par le gouvernement.

Petit florilège :

 « L’erreur immédiate, pour François Hollande, serait de renoncer dans la panique à son pacte de responsabilité et à ses 50 milliards d’euros d’économie promis » explique Ivan Rioufol du Figaro, qui craint que le chef de l’État ne soit pris d’une subite fièvre démocratique. Écouter les électeurs ? Que les marchés l’en préservent !

 « Le chef de l’État ne saurait céder à ces sirènes, changer de cap ou de calendrier sans mettre en péril ce qui lui reste de crédit à Bruxelles, sur les marchés financiers et, au bout du compte, dans le pays » semble lui répondre Le Monde. Le chef de l’État n’a d’ailleurs pas le choix : « La seule issue responsable qui s’offre à François Hollande est de mettre en œuvre puis amplifier les réformes visant à assurer un redressement économique. »

 Sur Slate.fr, Éric Le Boucher, ancien du Monde, va plus loin. Il fustige la « gauche de la gauche et les écologistes qui trépignent ». Face à la sanction des électeurs, il conseille au chef de l’État « plus de compétitivité, plus de rigueur, plus de réformes sur l’État ». (...)

Un tel pluralisme éditorial, qui parcourt toutes les nuances du beige au blanc, est éblouissant. Au point de se demander si la fusion de tous les titres de la presse écrite ne serait pas le remède ultime à la crise qu’elle traverse ?