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Elevage : des salariés lancent l’alerte sur du maïs contaminé par un pesticide très toxique
Article mis en ligne le 23 février 2017

En décembre dernier, 25 000 tonnes de maïs contaminé à la phosphine ont été débarqués dans le port de Brest. La phosphine est un pesticide épandue sur les stocks de céréales au moment de l’embarquement ou au cours de la traversée. Inhalée à forte dose, elle « provoque des atteintes neurologiques, respiratoires et cardiaques sévères pouvant aller jusqu’à la mort du sujet », signale l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail (INRS).

L’exposition à de plus faibles doses entraine également des graves conséquences sur la santé.

Acheminée depuis un port roumain à bord d’un cargo battant pavillon des Bahamas et propriété d’un transporteur polonais, la cargaison était en partie destinée à une usine de fabrication d’aliments pour bétail appartenant au groupe Triskalia, propriétaire de marques alimentaires comme Paysan breton, Mamie Nova, Régilait, Ronsard (volailles) ou Socopa (viandes). Située à Plouisy, dans les côtes d’Armor, l’entreprise a déjà fait parler d’elle en 2008, suite à l’intoxication grave de deux de ses salariés par un autre pesticide (lire ici).

Les résultats des analyses n’ont pas été rendus public

D’après des courriers sur lesquels les salariés de l’entreprise ont pu mettre la main, la direction était informée de la présence de phosphine sur la cargaison roumaine. Les salariés, eux, n’en savaient rien, pas plus que les dockers qui ont ouvert les cales du navire. (...)

« Ni Marisol Touraine, ni Stéphane Le Foll ne répondent à nos sollicitations »

« Il y a une omerta totale. On demande aux services de l’État de prendre position, mais on ne les entend jamais, proteste Michel Besnard, du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’ouest. (...)

Le collectif d’associations et de syndicats, qui continue à demander la destruction du stock de maïs, estime ne pas pouvoir faire confiance à Triskalia. « Si les salariés de Plouisy n’avaient pas tiré la sonnette d’alarme, reprend Michel Besnard, il y a longtemps que ces céréales contaminés seraient dans le ventre des cochons, puis dans l’assiette des consommateurs. »