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Amnesty International
Elle risque la prison pour avoir aidé une femme à avorter
#avortement #droit_des_femmes #pologne
Article mis en ligne le 13 octobre 2022

Trois ans de prison. C’est ce que risque Justyna Wydrzyńska pour avoir défendu le droit à l’avortement en Pologne. Comme beaucoup de militantes, elle est harcelée par les autorités simplement pour son combat en faveur d’un avortement légal. Son procès, reporté à plusieurs reprises, devrait se tenir le 14 octobre 2022. Voici son histoire et comment la soutenir.

(...) De la prison pour défendre une procédure médicale sûre et essentielle  ?

Justyna Wydrzyńska, l’une des fondatrices du collectif Abortion Dream Team, en fait actuellement les frais. Le 22 novembre 2021, après une perquisition effectuée à son domicile, le procureur de Varsovie l’a accusée d’avoir aidé une personne à avorter illégalement en lui fournissant des médicaments. Elle est également accusée de posséder des médicaments sans autorisation.

Pourtant, elle a simplement effectué son travail. Son collectif fait partie d’Avortement sans frontières, un réseau militant féministe qui fournit des informations, des conseils, des fonds et un soutien pratique aux personnes qui, en Pologne, ont besoin d’avorter à l’étranger ou d’obtenir des médicaments abortifs pour interrompre une grossesse à domicile, en toute sécurité. Pratiquer un avortement autogéré ne constitue d’ailleurs pas une infraction en Pologne. L’accompagnement que fournit Justyna Wydrzyńska est vital. Mais, au lieu de valoriser son travail et de le reconnaître d’utilité publique, les autorités polonaises la harcèlent comme bon nombre de militantes et de militants dans le pays. (...)

En Pologne, la loi sur l’avortement compte parmi les plus restrictives d’Europe (...)

Si de nombreux militants et militantes continuent à se mobiliser pour le droit à l’avortement en Pologne, c’est parce qu’ils voient la loi polonaise se durcir année après année. Jusqu’en octobre 2020, les motifs étaient déjà limités, mais il était encore possible d’avoir recours à un avortement légal en cas de malformation grave ou mortelle du fœtus. C’est terminé. Le 27 janvier 2021, la décision de la Cour constitutionnelle polonaise est entrée en vigueur et a statué que ce motif était contraire à la Constitution. Plus de 90 % des 1  000 avortements légaux pratiqués chaque année dans le pays l’étaient pour ce motif, avant l’entrée en vigueur de cet arrêt. L’avortement reste légal pour seulement deux motifs  : lorsque la grossesse met en péril la vie ou la santé d’une femme enceinte et lorsqu’elle résulte d’un viol ou d’un inceste. Cette restriction drastique du droit à l’avortement est dangereuse. Elle a déjà coûté la vie à plusieurs femmes dans le pays. (...)