La période est concernant l’Europe, à faire se révéler au grand jour le vrai projet européen que sous-tend depuis toujours la construction européenne, à travers cette volonté d’accélérer le processus d’intégration. Dans l’émission « C dans l’air » d’hier, on a entendu les promoteurs de l’Europe fédérale faire œuvre comme jamais de propagande en faveur d’une économie mettant sous tutelle le politique. Le projet européen en ressortait comme une pathologie destructrice des libertés conduisant au risque du chaos.
Les intervenants étaient tous d’accords à peu de choses près, de se saisir à front renversé du prétexte de la crise grecque, pour aller encore plus loin dans l’intégration européenne. Autrement dit, franchir le pas d’une Europe fédérale qui supprime toute capacité des Etats et de leurs peuples à choisir la moindre partie de leur destin !
Il faudrait faire, selon ceux-là, le choix avec l’Europe fédérale d’être européen avant d’être français. Mais depuis que l’Europe existe, c’est le chômage, la crise non-maitrisée, les inégalités qui courent, la démocratie bafouée, et le marché roi.
Que nous propose-t-on, pardon, que nous impose-t-on ? Un modèle d’intégration politique autour des pays les plus influents économiquement où tout se règle entre quelques chefs d’Etat. Un Parlement fédéral européen serait censé en sortir pour sauver les apparences, qui n’aurait plus de parlement que le nom, loin de toute représentation des peuples.
On explique que pour en arriver là, puisqu’il en irait de modifier les institutions européennes dans le sens de plus de transfert de souveraineté, il faudra peut-être malheureusement en passer par les peuples et donc des référendums ! « Non ! » s’esclaffe un des participants à ce débat à sens unique par défaut de contradicteur : « S’il y a des référendums, on est foutu ! (…) L’illusion serait de croire que la démocratie serait la solution. L’Europe se fait avec des débats mais pas des votes ». On a là tout le condensé du cynisme des serviteurs d’un système inique qui entend soumettre les peuples à un nouvel asservissement par l’effacement de la démocratie elle-même. Cela a le mérite d’avoir été dit, nous en sommes donc prévenus. La démocratie serait, pour ces chantres du fédéraliste, rien de moins que du nationalisme ! (...)