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Emma Haziza, hydrologue : "Tout ce qui se passe dans nos vies se retrouve dans nos rivières"
Article mis en ligne le 19 mai 2022

Emma Haziza, hydrologue, fondatrice de Mayane, centre de recherches appliquées dédié à l’adaptation climatique, alerte sur l’éventuel manque d’eau dans les prochaines années et sur la dégradation de la qualité de celle-ci.

(...) "Sur à peu près tous les continents, l’eau verte, inclue dans nos sols, utilisée par les micro-organismes, s’évapore", explique-t-elle. Car "à partir du moment où les sols sont de mauvaise qualité, ils n’ont plus la capacité de conserver cette eau". Le principal facteur "est l’agriculture intensive", poursuit-elle, car elle "rend les soldes arides, les salinifie" et "en modifie les conditions chimiques".

"On voit partout une dégradation massive des terres avec des conséquences sur le cycle de l’eau", ajoute Emma Haziza. "Si l’on perd cet apport et que les sols ne retiennent plus et ne permettent plus le déroulement de ce cycle, vous perdez la capacité des continents à conserver cette eau qui finit dans l’atmosphère et les océans." Une eau perdue et que l’on retrouve "en précipitations diluviennes", explique-t-elle.

"Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne"

Tous les territoires ne sont pas confrontés de la même façon à ce problème. En France, on l’a constaté, "dès qu’arrivent des vagues de chaleur et des canicules, on a des sécheresses éclair et des territoires qui basculent. Cette année on démarre en étant déficitaires". Ces dernières années, "des territoires ont dû être alimentés par des camions citernes", et "tout le monde n’est pas logé à la même enseigne", estime Emma Haziza, rappelant qu’un européen consomme réellement entre 5.000 et 7.000 litres d’eau par jour, en comptant "l’eau cachée dans nos modes de consommation". "Cette eau est en train d’être perdue sur tous les continents et la plus grande clé c’est l’agriculture et l’alimentation", précise-t-elle.

"On fait partie du cycle de l’eau." (...)