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Le Monde
En Algérie, la stratégie d’étouffement du Hirak se durcit
Article mis en ligne le 23 octobre 2021
dernière modification le 22 octobre 2021

Près de deux ans après le début du mouvement de contestation, les manifestations ont cessé mais les condamnations continuent de pleuvoir sur les militants, journalistes et défenseurs des droits humains.

L’émotion de retrouver ses proches et les embrassades qui durent, après des mois de séparation : le journaliste Rabah Karèche, correspondant du journal Liberté à Tamanrasset, dans le grand sud algérien, a quitté la prison, mardi 19 octobre, après avoir purgé une peine de six mois. Son crime : avoir publié un article sur une manifestation dont les participants contestaient un redécoupage territorial.

Rabah Karèche avait été condamné en appel à une année de prison, dont six mois ferme, pour « création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société », « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public » et « usage de divers moyens pour porter atteinte à la sûreté et l’unité nationale ». Des accusations « fallacieuses qui cachent mal une volonté de faire taire le journaliste et de l’empêcher d’accomplir en toute objectivité son travail », avait souligné le journal Liberté, tandis que ses avocats, rappelant que selon la Constitution « le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté », dénonçaient un procès inique. (...)

le 17 octobre à Adrar, dans le sud du pays, Mohad Gasmi, 45 ans, militant du Mouvement des chômeurs, membre de la contestation populaire contre le projet de forage de gaz de schiste en 2015 et membre actif au sein du Hirak, a été condamné à cinq ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme » sur la base de publications sur Facebook. (...)