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France24
En Allemagne, le parti d’extrême droite AfD placé sous surveillance policière
Article mis en ligne le 5 mars 2021

Les services de renseignement allemands ont décidé de placer sous surveillance le parti d’extrême droite AfD, estimant qu’il avait multiplié les atteintes à l’ordre démocratique. Cette surveillance ne concernera pas ses députés et ses candidats aux élections à venir, régionales ou nationales.

Le renseignement intérieur allemand a mis le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (Alternative für Deutschland,AfD) sous surveillance policière en arguant d’atteintes à l’ordre démocratique, une sanction sévère à quelques mois des élections législatives, jugée "scandaleuse" par la formation.

L’Office de protection de la Constitution a placé l’Alternative pour l’Allemagne parmi les "cas suspects", ce qui lui permet de surveiller ses communications ou encore d’introduire des informateurs dans ses rangs, ont déclaré, mercredi 3 mars, des sources parlementaires à l’AFP, confirmant des informations de presse. (...)

Une infamie généralement réservée à des groupuscules ultra-radicaux

Le placement sous surveillance est marqué du sceau politique de l’infamie en Allemagne car en général réservé à des groupuscules ultra-radicaux. Le parti de la Gauche radicale Die Linke, issu du parti communiste de RDA, en avait lui aussi fait l’objet pendant quelques années après sa création en 2007.

Créée en 2013, l’AfD est entrée en force en 2017 à la chambre des députés et y incarne la première force d’opposition aux conservateurs d’Angela Merkel et aux sociaux-démocrates ensemble au pouvoir.

Le parti, qui a bâti son succès sur ses prises de position contre la politique migratoire de la chancelière, est actuellement déchiré par des querelles internes et en perte de vitesse dans les sondages. (...)

L’office s’est fondé sur un rapport de 1 000 pages des services de renseignement où sont cataloguées "les violations présumées par le parti de l’ordre fondamental libre et démocratique". Les enquêteurs ont rassemblé plusieurs centaines de discours ou déclarations de responsables de l’AfD à tous les niveaux.

Un élément clé retenu serait l’influence de la frange la plus radicale de l’AfD, appelée "L’Aile" et proche des néonazis. Placé aussi sous surveillance l’an passé, ce mouvement s’est officiellement dissous mais ses représentants sont toujours dans le parti. (...)

Face à la menace d’une mise sous surveillance, ses dirigeants les moins radicaux ont tenté ces derniers mois d’organiser la contre-attaque en affichant une image plus policée et en adoucissant leur rhétorique sur les migrants.

Au cours d’un congrès en novembre, Jörg Meuthen, considéré comme un modéré, avait vertement critiqué la proximité affichée par des membres du parti avec les opposants aux mesures de restriction prises contre le virus et le langage de plus en plus radical employé pour critiquer le gouvernement (...)