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En Belgique, la crise de l’accueil franchit un nouveau cap
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Article mis en ligne le 15 octobre 2022

Au quotidien belge Le Soir, la secrétaire d’État Nicole de Moor explique : "Le système se heurte simplement à ses limites opérationnelles. Fedasil et ses partenaires comme la Croix-Rouge et Rode Kruis ne trouvent pas assez de personnel pour rendre tous les sites pleinement opérationnels. Il n’y a pas de solution miracle à cela. Dans le cadre des contraintes de capacité que nous avons, nous donnons la priorité aux plus vulnérables".
Une crise qui dure depuis un an

De fait, en septembre, plus de 4 000 personnes ont déposé une demande de protection internationale en Belgique. Un record, depuis un an. Nicole De Moor juge que la Belgique fait face une pression rare : "Lundi, par exemple, 450 demandeurs d’asile cherchaient à s’enregistrer à Pacheco [le siège de l’Office des étrangers où les demandes de protection sont enregistrées, NDLR] ; vendredi, ils étaient 360. Ce sont des chiffres quotidiens que nous n’avons vus que pendant la période de crise de 2015" - lors des importantes arrivées de Syriens -, explique-t-elle dans un communiqué officiel paru mardi.

Mais cette crise de l’accueil ne date pas du mois de septembre. Elle fait régulièrement l’objet d’alertes de la part des ONG depuis un an. À la mi-septembre, un réseau d’associations et d’ONG (Médecins du Monde, Amnesty International...) avait transmis une feuille de route au Premier ministre belge.

Parmi les axes de travail proposés : la mise en place d’un plan d’urgence fédéral, la mise en œuvre d’une loi permettant le transfert des bénéficiaires d’une structure communautaire vers un logement individuel au bout de six mois... Ou encore, la garantie d’avoir une capacité permanente d’accueil de 30 000 places.

Mais cette feuille de route n’a pas trouvé de relais au sein du gouvernement (...)

De son côté, Fedasil, qui a déjà ouvert plus de 5 000 places et engagé 600 collaborateurs supplémentaires depuis le début de l’année 2022, pointe avant tout un problème de manque de personnel. Ce manque entraîne notamment des délais de traitement des dossiers d’asile plus longs, donc un turn-over moindre des places d’accueil.

"Nous, on propose de réquisitionner du personnel de Fedasil, de l’office des étrangers et du ministère de l’Intérieur, pour des missions de plusieurs mois", indique Jessica Blommaert. Cela avait déjà été expérimenté, un temps, pour enregistrer les Ukrainiens arrivant sur le territoire début 2022 et demandant une protection.

"À court terme, 150 personnes seront libérées par d’autres services publics pour aider à rendre opérationnelles les places actuellement disponibles", assure à InfoMigrants le secrétariat d’État à la migration et à l’asile. "Un groupe de travail sera mis en place pour combler les premiers besoins en termes de personnel dès que possible", ajoute-t-il.

Les associations proposent également de s’appuyer sur les sites ouverts pour l’accueil de ces ressortissants ukrainiens, sous-utilisés depuis, comme le centre Ariane à Woluwé. Ce n’est que cette semaine que celui-ci a commencé à accueillir d’autres demandeurs d’asile, dont des mineurs isolés. Mais il est rapidement devenu plein à son tour : d’où l’absence de solutions pour les 21 MNA et les familles cette semaine. (...)