
Mardi, la gendarmerie marocaine et le parquet de Tétouan ont arrêté un jeune homme soupçonné d’appeler sur les réseaux sociaux la jeunesse marocaine à rejoindre en masse la frontière entre le Maroc et Ceuta pour entrer clandestinement dans l’enclave espagnole. Ce type d’appel en ligne à l’immigration irrégulière est de plus en plus récurrent dans le royaume chérifien.
Un nouvel exemple de l’utilisation des réseaux sociaux pour inciter à l’exil au Maroc. Mardi 14 octobre, la gendarmerie de Fnideq [au nord du Maroc, ndlr], en coopération avec le parquet de Tétouan et la cellule centrale marocaine de lutte contre la cybercriminalité, a arrêté un mineur originaire de la ville de Tétouan.
Selon des informations relayées par la presse locale, le jeune homme est suspecté d’avoir créé un groupe WhatsApp pour inciter des jeunes et des migrants en situation irrégulière à se rassembler et tenter de traverser en nombre la frontière séparant le royaume chérifien de l’enclave espagnole de Ceuta. Son appel à un "assaut collectif" était prévu pour le mercredi 15 octobre.
Le Marocain a été placé sous contrôle judiciaire puis interrogé en présence de son tuteur. Une enquête est en cours pour tenter d’identifier d’autres personnes impliquées dans ces messages en ligne d’incitation à l’immigration irrégulière.
Dans le même temps, selon le média marocain Achtari 24, les autorités ont renforcé la présence policière autour des villes frontalières de Fnideq et de Tétouan, après avoir détecté de l’activité dans les zones forestières proches de Ceuta.
Renforcement des opérations de police contre l’immigration irrégulière
Depuis le réchauffement des relations diplomatiques entre Rabat et Madrid en 2022, le Maroc a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière l’une de ses priorités. Selon le ministère de l’Intérieur marocain, près de 80 000 migrants ont été empêchés de rejoindre l’Union européenne depuis le Maroc au cours de l’année 2024.
Et les opérations de ratissage dans les campements de migrants près de Ceuta pour les éloigner des côtes continuent aujourd’hui. Le week-end du 11 et 12 octobre, 550 migrants, dont 400 Subsahariens, ont été empêchés de rejoindre de manière clandestine l’enclave espagnole, selon les autorités marocaines. (...)