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En Colombie, après un demi-siècle de guerre civile, les guérilleros aspirent à la paix
Article mis en ligne le 25 juillet 2015
dernière modification le 21 juillet 2015

La Colombie est-elle sur le point de connaître la paix, pour la première fois depuis un demi-siècle ? La guérilla des FARC vient d’annoncer un cessez-le-feu unilatéral, alors que des négociations se déroulent à La Havane.

Mais le gouvernement, pressé par son aile droite, tarde à leur emboîter le pas sur le chemin menant à l’arrêt définitif des hostilités. Car la paix, par la liberté d’expression et le retour à la démocratie qu’elle permettra, risque de remettre en cause les pouvoirs en place dans un pays champion des assassinats de politiques et de syndicalistes. Un décryptage accompagné d’un diaporama photo inédit auprès des FARC. (...)

Les négociations de paix commencés fin 2012 se déroulent à La Havane (Cuba) et intègrent six grands points de discussions. Un accord partiel a déjà été obtenu sur la « politique de développement agraire intégral », la « participation politique » et sur « une solution au problème des drogues illicites ». Avant de passer à la « validation de l’accord », les deux autres derniers points, sur les victimes et la fin du conflit, restent les plus difficiles à conclure. Deux règles président au bon déroulement des négociations. Tout d’abord, rien n’est décidé jusqu’à l’accord final. Ensuite, les discussions se poursuivent alors que la guerre continue.

Celle-ci a connu un répit. Les FARC décrètent un cessez-le-feu unilatéral le 20 décembre 2014. Début mars, c’est au tour du gouvernement d’arrêter les bombardements par l’Armée sur les campements de la guérilla. Il devient alors possible d’imaginer à court terme la fin des affrontements. Au cours des cinq mois de trêve unilatéral des FARC, la Fondation Paix et Réconciliation [3] confirme que l’intensité des confrontations s’est réduite de 90 %, épargnant les effets de la guerre à 15 000 personnes. (...)

Il n’y a pas réellement eu de coup d’État en Colombie, contrairement à la plupart des autres pays latino-américains. Certains affirment même qu’elle est la démocratie la plus stable d’Amérique latine… La voie dictatoriale n’a juste jamais été nécessaire : tous les opposants gênants ont été assassinés, emprisonnés, ou ont dû se réfugier à l’étranger ou dans les nombreuses montagnes du pays. La question est de savoir si le pays et ces politiques sont prêts à un vrai changement, comme le montrerait ce premier pas en avant de la signature d’un cessez-le-feu bilatéral.