
Un mois d’août extrêmement sec, des inondations locales affaiblissant les récoltes de riz… En Inde, le prix de certains aliments a explosé. De quoi conduire le pays à réduire ses exportations.
(...) Confronté à des précipitations erratiques et imprévisibles cet été, le rythme des récoltes a été bouleversé. En juillet, seuls 23 millions d’hectares de riz, l’indispensable céréale pour nourrir le pays, ont été exploités au lieu de 40 millions en moyenne.
La période de mousson, de juin à août selon les latitudes, fournit les trois quarts des précipitations du pays. Cette année, elles sont 7 % moins importantes que la normale. Une moyenne qui cache, au cas par cas, des situations encore plus problématiques. Dans le nord-est de l’Inde, où Anand Kumar Singh est installé, il est tombé en réalité 8 % de plus, ce qui a empêché de planter. Dans le sud du pays, le déficit de précipitation est au contraire de 15 %.
Des prix qui explosent de 37 %
Ce mois d’août vient d’entrer dans l’histoire comme le plus sec enregistré depuis le début des mesures météorologiques en Inde, en 1901. Les experts pointent le rôle d’El Niño, ce réchauffement climatique de l’océan Pacifique qui affecte entre autres le sous-continent indien. (...)
En conséquence, les prix des céréales et des légumes explosent dans le pays, avec une hausse de 37 % par rapport à l’année précédente. Symbole de cette inflation alimentaire, la tomate, indispensable dans la cuisine pour beaucoup d’Indiens, voit son prix au kilo frôler les 150 roupies (environ 1,7 euro), soit quatre fois la norme. (...)
Du petit consommateur aux agriculteurs (45 % de la population active en Inde), la population indienne est sévèrement touchée. Alors qu’approchent les élections générales de 2024, le réchauffement climatique s’invite dans la campagne. (...)
l’Inde a déjà banni les exportations de blé en mai 2022. « Depuis que l’interdiction a été annoncée à la fin du mois dernier, les prix du riz thaïlandais ont augmenté de 20 % », a précisé à la BBC Joseph W. Glauber, chercheur à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri). Des craintes qui seront sûrement abordées lors du sommet du G20 qui s’ouvre à New Delhi le 9 septembre.