
Un nouveau mastodonte contrôlant toute la chaine agricole est né. Le 7 juin, le groupe chimique et pharmaceutique allemand Bayer prévoit de conclure l’acquisition de la multinationale américaine Monsanto, pour 63 milliards de dollars (54 milliards d’euros) [1]. Cette intégration fait de Bayer le numéro un mondial des semences et pesticides, devant ChemChina et DowDupont.
La nouvelle entreprise annonce également qu’elle conservera uniquement le nom Bayer. Celui de Monsanto ne sera à l’avenir plus utilisé. Bayer tente ainsi d’effacer son histoire des plus controversées : de l’agent orange, défoliant ultra toxique déversé par l’armée américaine sur les forêt vietnamienne pendant la guerre – et fabriqué notamment par Monsanto – au pesticide cancérigène Roundup, sans oublier les OGM. Si l’histoire de Monsanto se dilue dans Bayer, quid des procédures juridiques qui visent l’ancienne multinationale ?
« On ne sait pas encore vraiment si les procès contre Monsanto vont trouver suite, répond l’avocat François Lafforgue. Il y a tout de même de fortes chances que Bayer hérite de la responsabilité juridique, confie t-il à l’Obs [2]. Nous allons devoir éplucher les documents de l’entreprise pour savoir si la personnalité juridique survit à la vente. La fin de cette responsabilité est une crainte que nous avons tous, notamment les victimes. »(...)
Si le nom de l’entreprise américaine Monsanto disparaît, ce ne sera pas le cas de ses produits comme le RoundUp qui restent disponibles sur le marché... avec leur terrible lot de conséquences environnementales et sanitaires.
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