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En pleine pénurie, Uber balance des dizaines de milliers de vélos à la décharge
Article mis en ligne le 29 mai 2020

Initialement publiées par le site spécialisé Bike Share Museum, ces photos et vidéos font mal au cœur à la fois au twitter vélotaffeur américain et aux adeptes de l’économie verte, circulaire et responsable –celles et ceux qui cumulent les deux attributs étant doublement écœuré·es.

Engluée dans la crise, Uber s’est débarrassée début mai de Jump, sa flotte déficitaire de vélos et trottinettes rouge vif en libre-service, transférée à son ex-concurrent Lime. Que faire alors des deux-roues allant de pair avec la société qui les louait ?

Les mettre en vente ou en faire donation aurait pu constituer une option. Alors que la peur du Covid-19 éloigne logiquement beaucoup d’Américain·es des transports en commun, que les ventes de vélos, en particulier à assistance électrique, explosent dans le pays au point de créer des pénuries aggravées par la guerre commerciale avec la Chine, la décision aurait semblé logique.

Laisser à Lime le soin de trouver un usage à ces dizaines de milliers de bicyclettes vouées à l’abandon était, de manière tout aussi rationnelle, une autre option envisageable. Mais business is business et une grande partie du personnel de Jump ayant pris la porte alors que la négociation était signée, un transfert technologique complet était de facto rendu impossible. (...)

Le gâchis est incommensurable et difficile à chiffrer. (...)

Fondateur de Bike Share Museum, Kurt Kaminer s’étrangle de voir ces gaspillages arriver « au beau milieu d’une pandémie sans précédent qui a littéralement fait des vélos des objets de survie ». « Même lourds, ils auraient pu servir de moyen de transport pour les nombreuses personnes que le Covid-19 a menées à la ruine », ajoute-t-il.