
La guerre au Yémen s’est encore intensifiée ce mercredi. L’Arabie saoudite a mené des frappes aériennes dans la plupart des grandes villes et des échanges de tirs ont eu lieu dans tout le pays. L’Arabie saoudite et ses alliés cherchent à chasser les rebelles houthis qui se sont emparés de Sana’a, la capitale, en septembre dernier.
Après une nouvelle nuit de bombardements intenses mardi, des milliers de personnes se sont ruées hors de la capitale pour se réfugier à la campagne, où la situation est relativement moins dangereuse.
Dans les stations-essence de la ville, les habitants ont fait la queue pendant des heures pour faire le plein après avoir entendu des rumeurs selon lesquelles les avions militaires prendraient pour cible les véhicules transportant de l’essence. Lundi, 14 civils ont été tués et 31 autres blessés lorsqu’un camion-citerne transportant de l’essence a été frappé dans le gouvernorat d’Ibb, dans l’intérieur du pays.
Dans l’après-midi, de nombreuses stations-essence étaient déjà à court de carburant.
« Nous attendons pour acheter du carburant, car nous avons entendu que les avions de combat saoudiens commençaient à viser les véhicules transportant du [combustible]. Je suis très inquiet, car si c’est le cas, les gens ne vont pas pouvoir se déplacer », a expliqué Majid Nassar, 22 ans.
Selon les Nations Unies, environ 120 000 personnes ont dû fuir de chez elles depuis que la campagne de bombardements aériens a commencé, il y a une semaine. (...)
L’aide humanitaire menacée
Bien que les principaux importateurs de nourriture aient dit qu’ils avaient suffisamment de réserves pour les semaines à venir, la population a commencé à paniquer.
IRIN a pu observer des habitants faisant la queue sur plusieurs mètres devant un magasin pour s’approvisionner en denrées de bases telles que du blé, du pain et du riz.
Le Yémen importe près de 90 pour cent de sa nourriture, ce qui accroit le risque de crise alimentaire. Le pays est en effet partiellement isolé, car de nombreux ports et aéroports ont fermé. (...)
L’aide humanitaire, vitale pour des centaines de milliers de Yéménites, est également interrompue, principalement à cause de l’insécurité.
Les Nations Unies ont retiré la majorité de leur personnel international de la capitale et les diplomates et les employés expatriés des entreprises pétrolières et des organisations non gouvernementales ont également été évacués.
Bien que les Nations Unies se soient engagées à poursuivre leurs activités par le biais de partenaires locaux, on ignore encore dans quelle mesure l’aide pourra être acheminée. (...)