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Le Monde
« Espagne, à l’avant-garde du féminisme », sur France 24 : des combats, des progrès et des lois
Article mis en ligne le 18 décembre 2021

L’émission « ActuElles » se penche sur les avancées du royaume en matière d’égalité des sexes et de défense du consentement, qui doivent faire l’objet, en 2022, d’un texte de garantie intégrale de la liberté sexuelle, baptisée « loi de oui c’est oui ».

Depuis la mort de Franco, en 1975, et l’inscription dans la Constitution de 1978 du principe de non-discrimination des sexes, l’Espagne a avancé à pas de géant dans la lutte pour l’égalité des sexes. Jusqu’à l’actuel gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, ouvertement revendiqué « féministe », avec quatorze ministres femmes pour huit hommes.

Afin de rendre compte du chemin parcouru et des dernières luttes d’un féminisme revigoré, la nouvelle émission de France 24 « ActuElles », dévolue aux femmes « qui font l’actualité internationale et qui font bouger le monde », a décidé d’y consacrer un documentaire. (...)

Le programme est l’occasion d’écouter la voix de citoyens anonymes et de militantes, d’évoquer les changements sociétaux et le sursaut féministe provoqué en 2016 par le viol collectif d’une jeune fille en marge des fêtes de Pampelune, l’affaire dite « de la Manada » (« la meute »). Mais aussi de comprendre les enjeux politiques, à travers une interview de la secrétaire d’Etat à l’égalité, Angela Rodriguez, qui s’exprime notamment au sujet de la loi de garantie intégrale de la liberté sexuelle, qui doit être débattue en 2022 au Parlement espagnol.
Divisions

Après la loi pionnière contre les violences de genre, adoptée dès 2004 par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, et la première loi d’égalité de 2007, ce nouveau projet de loi, rebaptisé « loi de oui c’est oui », prétend faire un pas en avant dans la lutte contre « la culture du viol » en plaçant la question du consentement au centre du code pénal. « C’est seulement quand une femme dit oui que l’on peut parler de relation sexuelle. Sinon, tout le reste, c’est une agression sexuelle », résume, face à la journaliste Virginie Herz, Mme Rodriguez, issue du parti de la gauche radicale Podemos. (...)

Du côté de la droite, et surtout de l’extrême droite, longtemps absente du jeu politique espagnol et qui a fait de l’antiféminisme l’une de ses principales croisades, ce projet de loi provoque une vive contestation. Tout comme d’autres, égrenés tout au long de l’émission : le projet de loi « trans », qui vise à permettre l’autodétermination de genre pour les personnes transsgenres dès l’âge de 16 ans – et qui crée des divisions aussi au sein du mouvement féministe –, ou encore le projet porté par le Parti socialiste d’abolir la prostitution d’ici à la fin de la législature, en 2023, en pénalisant les clients, dans un pays où les maisons closes bénéficient largement des vides juridiques existants.