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Et si l’on essayait la monnaie complémentaire… nationale
Une monnaie nationale complémentaire, par Philippe Derudder et André-Jacques Holbecq aux éditions Yves Michel.
Article mis en ligne le 21 novembre 2013
dernière modification le 18 novembre 2013

Les monnaies complémentaires se multiplient en France et ailleurs. Mais elles ont toujours une portée locale. On peut en fait concevoir une monnaie complémentaire à une échelle beaucoup plus large. Ce serait un moyen pour contrebattre le pouvoir démesuré de la finance.

Le système économique actuel, totalement soumis à la dictature de la finance, est confronté à des limites que sa seule logique empêche de dépasser. L’une de ces limites tient à la logique de redistribution qui cantonne la prise en compte du bien commun (préservation de notre écosystème, santé, enseignement, etc... ) à ce que les revenus marchands veulent bien lui abandonner par la fiscalité.

Cela réduit la palette des solutions envisageables pour répondre aux défis vitaux de notre siècle à une réponse unique : relancer la croissance, autrement dit faire plus de ce qui cause les problèmes pour avoir les moyens de combattre les problèmes...

Mais, bonne nouvelle ! Figurez-vous que la nature de la monnaie moderne permet de sortir de cette contradiction suicidaire. Savez-vous que la monnaie n’est aujourd’hui qu’une unité de compte virtuelle créée par la seule volonté humaine ? Tel est le cas depuis le 15 aout 1971, date à laquelle le dollar, dernière monnaie reliée à l’or, a abandonné sa convertibilité. Dans ces conditions, comment peut-on encore dire qu’« on ne peut pas faire parce qu’on n’a pas d’argent ? ». Il est temps de comprendre une chose.

Si une collectivité a :

  • 1 – un besoin d’intérêt général ;
  • 2 – la volonté de le satisfaire ;
  • 3 – les moyens techniques et énergétiques ;
  • 4 – un excès de main d’œuvre et le savoir-faire ;
  • 5 – la maîtrise des conséquences écologiques ;

alors rien, absolument rien ne s’oppose à la mise en œuvre du projet puisque la nature virtuelle de la monnaie moderne le permet. C’est uniquement parce qu’on a hérité l’habitude de conditionner la réalisation d’un projet à son financement sur la foi d’une monnaie prétendue rare qu’on se retrouve aujourd’hui prisonniers d’une situation critique.

La clef réside donc dans la possibilité de faire de l’argent un moyen au service de la vie et non une fin en soi.

Un nouvel espace économique à finalité de bien commun (...)