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France24
États-Unis : Donald Trump risque une deuxième procédure de destitution
Article mis en ligne le 10 janvier 2021

Les élus démocrates de la Chambre des représentants aux États-Unis vont déposer, lundi, une procédure visant à la destitution du président Donald Trump, a déclaré samedi leur représentant Ted Lieu.

Un texte de mise en accusation ("impeachment"), rédigé par des élus démocrates à la Chambre des représentants, reproche au président républicain d’avoir "délibérément fait des déclarations" qui ont encouragé l’invasion du bâtiment du Congrès par ses partisans.

Réunis par Donald Trump pour manifester contre la certification par le Congrès de la victoire de Joe Biden à la présidentielle, ils avaient ensuite fait irruption pendant la séance parlementaire. Des événements jamais vus à Washington et au cours desquels cinq personnes sont mortes, dont un policier. (...)

Plusieurs figures de l’assaut ont été interpellées par la police et inculpées samedi d’intrusion illégale et conduite violente, notamment le complotiste Jake Angeli. Ce dernier, qui avait aimanté l’attention des photographes avec ses tatouages et son couvre-chef cornu, avait apporté une lance dans le temple de la démocratie américaine.

L’article de mise en accusation, signé par au moins 190 parlementaires selon l’élu démocrate Ted Lieu, affirme ainsi que Donald Trump a "gravement mis en danger la sécurité des États-Unis et de ses institutions de gouvernement". (...)

La décision de lancer cette nouvelle procédure de destitution reviendra une fois de plus à la puissante présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. Elle a promis d’agir si le président républicain ne démissionnait pas immédiatement.

"Il est fou, déséquilibré et dangereux. Il doit partir", a-t-elle martelé, allant jusqu’à s’entretenir avec le chef d’état-major de l’armée américaine pour s’assurer que Donald Trump ne puisse pas utiliser les codes nucléaires.

"Je veux le voir partir. Il a causé assez de dégâts"

Reclus à la Maison Blanche, Donald Trump aurait fait savoir à ses proches qu’il n’avait aucune intention de démissionner, selon le New York Times.

Même dans le camp républicain, certains élus ont semblé ouverts à la possibilité d’un nouvel impeachment. Le sénateur Ben Sasse a ainsi affirmé qu’il examinerait les chefs d’accusation si la Chambre ouvrait une procédure de destitution.

Sans se prononcer sur une potentielle "destitution", une autre élue républicaine a appelé au départ de Donald Trump. "Je veux qu’il démissionne. Je veux le voir partir. Il a causé assez de dégâts", a déclaré la sénatrice modérée Lisa Murkowski.

Plus isolé que jamais, alors que deux membres de son gouvernement ont démissionné, le milliardaire républicain s’est vu priver vendredi soir de son canal de communication favori, Twitter, mais n’a donné aucun signe de vouloir se faire discret. (...)

Pour que la nouvelle procédure de destitution aboutisse, il faudrait que le milliardaire républicain soit jugé coupable par les deux tiers du Sénat, ce qui n’a aucune chance de se produire avant la prestation de serment de son successeur Joe Biden, le 20 janvier.

Le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a d’ailleurs fait circuler un mémo stipulant qu’avec les règles actuelles du Sénat, aucun procès pour destitution ne pourrait avoir lieu avant l’investiture du président élu, à moins que la totalité des sénateurs n’autorisent une telle procédure. (...)

Reste que le lancement d’un second "impeachment", laisserait une marque indélébile sur le bilan de Donald Trump : aucun président américain n’a subi ce déshonneur. (...)

Se posant en pacificateur d’un pays ébranlé par les événements du Capitole, le président élu s’est bien gardé de prendre position sur cette question de l’impeachment. C’est au Congrès de décider, a-t-il dit.