Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
info’gm
États-Unis : les lâchers de moustiques OGM ont débuté
Article mis en ligne le 6 mai 2021
dernière modification le 5 mai 2021

Le 1er mai 2020, l’agence étasunienne à la protection de l’environnement (EPA) a décidé d’autoriser des lâchers expérimentaux de plus d’un milliard de moustiques transgéniques d’un nouveau type : le OX5034 de l’entreprise Oxitec.

Le 15 juin 2020, le ministère de l’Agriculture et des services aux consommateurs de Floride et les autres autorités locales impliquées ont donné leur autorisation à ces lâchers. Et le 20 août 2020, c’est le Conseil des commissaires du Florida Keys Mosquito Control District (FKMCD) qui a validé le projet de dissémination dans l’environnement de ces milliers de moustiques OGM. Plusieurs ONG de défense de l’environnement vont porter plainte contre l’EPA. Fin avril 2021, les premiers œufs de moustiques GM ont été disséminés.

Oxitec, la filiale d’Intrexon [1] qui a déjà disséminé des millions de moustiques génétiquement modifiés principalement au Brésil [2], attendait le feu vert pour un lâcher aux États-Unis depuis des années. Entre temps, Oxitec avait mis au point un nouveau moustique transgénique (OX5034) et avait donc demandé une nouvelle autorisation de lâcher expérimental aux autorités étasuniennes. Ce deuxième moustique OGM n’a été testé, à notre connaissance, que dans deux localités brésiliennes, Juiz de Fora et Indaiatuba.

Le 1er mai 2020, l’agence étasunienne à la protection de l’environnement (EPA) a décidé d’autoriser des lâchers expérimentaux avec ce nouveau moustique transgénique (...)

Contrairement à son prédécesseur, le moustique transgénique OX513A, la progéniture mâle de ce dernier-né survit, indique Oxitec, ce qui permet des cycles d’accouplements supplémentaires. Cependant, cette fonction multi-générationnelle de l’OX5034 est limitée dans le temps, car de moins en moins de mâles transmettent leurs gènes auto-limitants aux générations suivantes. Dans les deux cas, les femelles ne sont pas censées être relâchées dans la nature. (...)

Le projet est, pour l’EPA, un « moyen de réduire les populations de moustiques pour protéger la santé publique contre les maladies transmises par les moustiques ». (...)

Le but de ces lâchers, affirme l’EPA, est de tester l’efficacité des moustiques transgéniques d’Oxitec. Il s’agit donc d’une première étape avant des lâchers plus conséquents. L’EPA précise également que « l’entreprise doit recevoir l’approbation des deux états et des autorités locales avant de procéder aux essais sur le terrain ». (...)

les opposants ont à nouveau tenté de faire entendre leur crainte. A l’instar de Max Moreno, expert en maladies transmises par les moustiques de l’université de l’Indiana, ils doutent aussi de l’efficacité de ce moustique : « Les moustiques créés en laboratoire n’ont pas passé par un processus de sélection naturelle, dans lequel seuls les plus forts survivent et s’accouplent. Une fois qu’ils sont relâchés dans l’environnement, seront-ils aussi aptes que les mâles naturels et seront-ils capables de leur faire concurrence pour s’accoupler ».

Les ministères texans, eux, n’ont pas encore délibérés.

Les essais sont prévus dans le comté de Monroe, en Floride, à partir de l’été 2020 et pour deux ans (...)

Au-delà de ces controverses scientifiques, des facteurs humains (véhicule) ou météorologique (ouragan, tornade...) peuvent augmenter la dispersion des moustiques. Dans ces cas, le moustique transgénique pourrait bien se retrouver beaucoup plus loin et étant donné la rapidité de reproduction de ces insectes, la diffusion du transgène est loin d’être impossible. (...)

Plusieurs organisations étasuniennes, dont le Centre pour la sécurité alimentaire (Center for Food Safety, CFS), le Centre international pour l’évaluation des technologies (International Center for Technology Assessment, ICTA) et les Amis de la Terre ont annoncé, le 12 juin 2020 [15], porter plainte contre l’EPA. Pour elles, le ministère de l’environnement « a violé la loi sur les espèces menacées [en ne consultant pas les agences de protection de la faune avant de déterminer que les moustiques ne poseront pas de risques pour les espèces menacées [16] ».
Les premiers lâchers ont débuté...

Le projet a finalement débuté fin avril 2021 (...)

Oxitec a assuré aux autorités compétentes que "les moustiques mâles survivants peuvent transmettre le gène d’autolimitation à leur progéniture mais seulement à 50% de leur descendance. Il ne s’agit donc pas de forçage génétique. Il sera donc nécessaire de relâcher régulièrement des moustiques transgéniques".