
En deux ans, le conflit au Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, est devenu l’un des plus violents et meurtriers de la planète. Pourtant, personne ou presque n’en parle. Retour sur une guerre meurtrière qui se déroule à l’abri des regards.
Des centaines de victimes de viols et d’esclavages sexuels, un nettoyage ethnique, des dizaines de milliers de civils tués., des crimes de guerre…Quand on pense à la guerre aujourd’hui, on pense à l’Ukraine ou au Yémen. Mais non… Nous sommes en Éthiopie.
Depuis deux ans, le conflit au Tigré se déroule à huis clos.
Des massacres se passent à l’abri des regards. Pourquoi ? Parce que le gouvernement empêche tout accès à la zone de conflit, le Tigré, une région montagneuse située au nord de l’Éthiopie. Journalistes, humanitaires, chercheurs : aucun observateur n’est autorisé à y entrer. Nous avons malgré tout réussi à contourner ce black-out imposé et à enquêter pour dénoncer ce qu’il s’y passe.
Aujourd’hui, un espoir apparaît. Le 2 novembre, le gouvernement éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT) ont signé un accord de paix. Un premier pas dans la bonne direction. Mais il doit rendre justice aux nombreuses victimes et survivants du conflit. (...)
👉 Ce que nos recherches ont révélé. Depuis le début des combats, en 2020, des dizaines de milliers de civils ont été tués, des millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et 61 000 personnes ont fui au Soudan. Nos recherches le prouvent : le viol a été utilisé comme arme de guerre, de nombreux crimes de guerre ont été perpétrés par les deux parties au conflit, plusieurs homicides de masse ont eu lieu et les forces amharas se sont rendues coupables de crime contre l’humanité en menant une campagne de nettoyage ethnique envers les Tigréens. (...)