
À la suite des violences perpétrées par des hordes soldatesques lors d’arrestations arbitraires de jeunes de son quartier, la famille d’Hamidou Barry, originaire de Guinée-Conakry — un pays particulièrement stable et respectueux des droits de l’homme, comme chacun le sait —, l’envoie en France pour fuir brutalités et menaces… Sa famille, bien (trop ?) connue du pouvoir et des flics locaux — ou plutôt ce qu’il en reste : sa mère et son frère sont décédés, sa sœur a disparu…
L’adolescent arrive à Paris en mars 2007, à l’âge de 16 ans et 10 mois. L’Aide sociale à l’enfance (ASE) le prend en charge. À 18 ans, cette protection cesse, concomitamment au rejet de sa demande d’asile. Hamidou tente, malgré tout, de stabiliser sa situation. Mais non scolarisé, il est livré à lui-même, comme beaucoup de jeunes étrangers isolés, et son parcours est semé d’embûches, malgré l’aide de ses nombreux amis français. (...)
Dimanche 15 décembre, Hamidou appelle ses soutiens : on est venu le chercher pour le conduire à Roissy. Son nom n’a pas été affiché la veille sur le panneau des expulsés du lendemain. Par crainte d’une résistance de sa part, ni la police aux frontières ni l’administration du centre de rétention ne l’ont informé de ce départ forcé.
Heure par heure, ou presque, des militants suivent la fin de l’histoire d’Hamidou en France. (...)
Lundi 16 décembre : Hamidou est hospitalisé à Conakry, à la suite des violences subies de la part des policiers français lors de son expulsion. À sa sortie, il risque d’être cueilli par les flics guinéens et de connaître au mieux les geôles du pays, au pire, de disparaître comme la majeure partie de sa famille… Joyeux Noël, Hamidou !
Et honte à cette France, emmenée par un gouvernement de « gauche », qui a préféré remettre un jeune homme entre les mains de ses bourreaux plutôt que de sécuriser son existence ici !