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Exsangue, la Russie aurait demandé de l’aide militaire à la Chine
Article mis en ligne le 14 mars 2022

Nul doute qu’il reste à la Russie de Vladimir Poutine de nombreuses bombes, missiles, avions, tanks, munitions et soldats pour écraser ce qu’il reste de l’Ukraine. Nul doute également que celle que beaucoup décrivaient comme une redoutable puissance militaire est tombée sur un os plus bien plus difficile à ronger qu’elle ne l’imaginait.

Les tanks et camions de ravitaillement marqués du fameux « Z » tombent les uns après les autres ; selon l’État major ukrainien, dont les chiffres doivent donc être pris avec des pincettes, 374 chars auraient ainsi été perdus par Moscou dans les premières semaines de l’invasion, un chiffre estimé à 204 par l’observateur indépendant Oryx.

Le bilan est aussi catastrophique au niveau aérien –preuve également que sur le plan militaire, les livraisons par l’OTAN d’armes anti-chars et air-sol à l’Ukraine, sur lesquelles plane officiellement la menace de frappes russes, sont de quelque utilité.

Là encore, les chiffres varient mais témoignent de la difficulté russe à s’emparer d’un ciel que ses jets préfèrent éviter de peur de faire une mauvaise rencontre ; au moins une vingtaine de chasseurs et bombardiers auraient été abattus, plus du double à en croire les autorités ukrainiennes.

Moscou fait également appel à des renforts étrangers, de la Syrie du redevable Bachar al-Assad ou de nouveaux renforts tchétchènes, des images de trains transportant vers le front, en urgence, des véhicules logistiques civils aussi divers que pas vraiment taillés pour le combat ont circulé.
Équilibre précaire

Bref, il reste encore sans doute beaucoup de puissance brute à exploiter côté russe mais, sans même parler des sanctions, la guerre décidée par Moscou lui coûte une fortune colossale en matériels militaires et il semble qu’elle a déjà du mal à joindre les deux bouts, ce qui pourrait d’ailleurs également arriver à la France en cas de conflit de haute intensité.

Tant de mal que, selon des officiels américains repris par le Washington Post, elle aurait déjà discrètement fait appel à son partenaire Chinois pour lui demander un soutien matériel et militaire.

L’information est certes maigre : la source du quotidien a préféré conserver l’anonymat, et a ajouté qu’elle ne savait précisément quel type d’armements avait été réclamés, et quelle avait été la réponse d’une Chine jouant les équilibristes depuis le début du conflit.

L’information fuite néanmoins à un moment précis, la veille d’une rencontre à Rome entre Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, et sa contrepartie chinoise, Yang Jiechi. (...)

Les États-Unis mettent donc sur la table publique une pression qui ne se communiquait jusqu’ici que dans les couloirs plus ou moins feutrés de la diplomatie. C’est logique : sur le plan militaire et technique comme sur le plan économique, la Russie ne peut se tourner que vers la Chine, le « partenaire stratégique » avec lequel elle affichait à nouveau, lors des récents Jeux Olympiques de Beijing, sa proximité.

Une proximité de fait depuis l’imposition par l’occident de sanctions économiques drastiques à la Russie, notamment contre sa banque centrale. Alors que le pays aurait déjà perdu accès à la moitié de ses réserves, le Ministre des finances russes a expliqué qu’une grosse partie de celles encore accessibles étaient or et en yuans, signalant que le commerce et la collaboration entre les deux nations étaient encore possibles.

C’est également le cas sur un plan technique et financier, Chine comme Russie ayant développé certains systèmes propres leur permettant de renforcer leur collaboration, malgré les sanctions occidentales, notamment sur le système interbancaire SWIFT.

Le Washington Post note cependant que si la Chine achète certaines de ses armes à la Russie, l’inverse ne semble pour l’instant pas vrai : personne ne sait précisément ce que la Chine pourrait donc apporter à la Russie sur le plan strictement militaire.

Mais sans même parler des systèmes les plus avancés, de missiles balistiques ou d’aéronefs dernier-cri, des drones, munitions, roquettes, camions et matériels logistiques pourraient sans doute aider Moscou dans sa ruineuse entreprise ukrainienne. Washington préfère donc prendre les devants et annoncer la couleur : à Beijing désormais de décider de quel côté elle va pencher.