
L’une des raisons fondamentales de la dépression actuelle est la montée des inégalités et la course en avant des plus riches vers plus de richesse ;
en France entre 1998 et 2006, les salaires des 0,01 % les mieux payés ont progressé de 69 %, et ceux des dirigeants des entreprises du CAC 40 (hors stock-options) ont, eux, augmenté de 120% ! Non contents de cette razzia sur les revenus, les plus aisés en ont demandé davantage encore à l’Etat, par le biais de réductions d’impôts, prétextant le risque de « fuite » à l’étranger, qu’aucune étude n’a d’ailleurs jamais démontré.
Cette situation a eu des conséquences économiques désastreuses. Une partie des commentateurs ont cru possible une sorte de « keynésianisme des riches » : la hausse des inégalités aurait tiré l’économie par le biais des dépenses des plus aisés, des emplois de personnel domestique aux investissements dans l’entreprise ou l’immobilier. Il n’en a rien été, pour une raison simple : le taux d’épargne s’élève avec le revenu. L’argent ainsi dégagé a largement alimenté le patrimoine financier des couches les plus aisées, participant au gonflement de la bulle spéculative. A la place de la fuite des personnes, on a orchestré une fuite des capitaux vers la recherche de gains toujours plus spéculatifs. Malgré tout, le salaire minimum (si décrié hier) a limité l’ampleur des écarts. En revanche, on peut évaluer entre 60 et 80 milliards d’euros annuels la diminution des recettes fiscales liées aux différentes baisses de prélèvement.
La déclaration des droits de l’Homme et du citoyen indique que la contribution commune doit être « répartie entre les citoyens en fonction de leurs facultés ». C’est l’impôt sur le revenu, dont le taux augmente avec le niveau de vie, qui tient le mieux compte de ces facultés. (...)