Hiruni, femme de pêcheur, qui doit gérer son ménage de cinq personnes avec un revenu d’environ 2,5 euros (500 roupies sri lankaises) par jour, est très endettée. Afin d’augmenter le revenu du ménage, elle a emprunté 50 000 roupies (250 euros) à LOLC, une institution financière non-bancaire (un statut qui permet d’échapper aux normes de régulation imposées aux institutions bancaires par la banque centrale) spécialisée dans le microcrédit (https://www.lolc.com/lolc-micro-credit). Avec cette somme, elle s’est lancée dans la production de moustiquaires imprégnées d’insecticide (comme le recommandent des fondations telle celle de Bill Gates) qu’elle vendait 2000 roupies la pièce (10 euros). Pendant un temps cela a marché, mais deux facteurs indépendants de sa volonté ont joué contre elle : 1. le taux d’intérêt pratiqué par LOLC est proprement abusif (plus de 50 % de taux réel d’intérêt) et les pénalités sont énormes en cas de retard de paiement ; 2. une firme commerciale puissante s’est mise à vendre des moustiquaires importées à un prix inférieur de 25 % payable en deux fois. Hiruni n’a pas été en mesure de faire face à cette concurrence car le prix proposé par cette firme était inférieur à ses coûts de production. Elle a dû stopper sa production et commercialisation de moustiquaires et n’a plus été en mesure de poursuivre normalement les remboursements. Cela l’a amenée à chercher un autre emprunt auprès d’une autre institution de microfinance pour pouvoir reprendre les paiements à la LOLC. Hiruni est désespérée et surendettée.
(...) "Le FMI est pour le droit des entreprises de crédit à fixer les taux qu’elles désirent, et cela au nom de la « liberté » des prix et du marché"
En effet, le FMI a poussé depuis des années à mettre fin aux barrières douanières protégeant les productrices et producteurs locaux, qu’elles et ils soient agricultrices·eurs, pêcheurs·euses, artisan·e·s, ou autres. (...)