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Rue 89/ Nouvel Observateur
Face au djihadisme, l’Occident et ses alliés en quête d’un « contre-récit »
Article mis en ligne le 21 septembre 2014
dernière modification le 12 septembre 2014

L’antiterrorisme a une partie visible : les discours de fermeté et de détermination, l’empilement des lois répressives, la succession de « nouvelles mesures » et de plans d’actions, voire les déclarations de guerre. C’est le versant policier, judiciaire et militaire.

Mais il existe une autre dimension, plus diffuse : combattre sur le terrain des idées en produisant un contre-discours

Devant l’Assemblée nationale en février 2013, l’universitaire Mathieu Guidère reconnaissait l’importance de cette bataille politique :

« Les islamistes radicaux, les djihadistes et tous les groupes armés assimilés estiment mener une guerre juste, et c’est pourquoi ils sont prêts à mourir pour leur cause. Mais ils nous entraînent surtout dans une lutte idéologique, que l’on ne peut mener qu’en ayant recours aux gens les plus intelligents. »

Comme lui, Abdelasiem El Difraoui, chercheur spécialiste de l’imagerie djihadiste et conscient de son pouvoir d’attraction, appelle à « ne plus laisser aux djihadistes le monopole des symboles ». Pour « reconquérir l’imaginaire musulman », avance-t-il, il faut « organiser un contre-récit ».

Chaque camp cherche à « gagner les cœurs et les esprits ». Les Etats-Unis, l’Europe et leurs alliés sont en train de construire, progressivement, cette contre-progagande qui répond à la stratégie médiatique djihadiste. Tantôt par l’intention délibérée d’un gouvernement, tantôt par l’écho médiatique que rencontre une initiative individuelle, les expériences sont plus ou moins heureuses.

Petit tour d’horizon, sans prétendre à l’exhaustivité. (...)

en France à partir du lundi 15 septembre, l’Assemblée doit examiner un nouveau projet de loi antiterroriste. Au menu :

  • le blocage administratif de sites internet,
  • la légalisation de l’infiltration de forums,
  • la création d’un nouveau délit « d’entreprise individuelle terroriste »,
  • l’interdiction de sortie du territoire,
  • le renforcement d’outils existants.

Le volet répressif du plan Cazeneuve est clair. Sur le volet « innovation idéologique », toutes les possibilités restent ouvertes.