
Démocratie privée d’oxygène, xénophobie d’État défigurant la République, égalité en jachère, libertés en danger, solidarités à l’encan... Il est temps de penser autrement, d’ouvrir des perspectives nouvelles. Contre les prétendues fatalités, des organisations associatives et syndicales choisissent l’espoir et proposent un « Pacte pour les droits et la citoyenneté ». (...)
Rêvons. Après tout, nous sommes en période électorale. Rêvons donc d’une France où les droits sociaux, les valeurs du travail ne soient pas en permanence mis en balance avec les valeurs du CAC 40. D’une France où les services publics soient modernisés et résolument mis au service des populations. D’une France où la population respecte sa police, qui la respecte, au lieu de la craindre, et fasse confiance à une justice enfin dégagée du poids de l’exécutif. D’une France où pour les femmes s’ouvre la voie des responsabilités électives par une application combinée de la parité et de l’interdiction du cumul des mandats. D’une France dans laquelle un ministre qui « déraperait » du côté du racisme serait immédiatement démissionnaire et sujet à poursuites. D’une France où tout résident étranger aurait le droit de vote aux élections locales. D’une France où chacun et chacune aurait au-dessus de lui un toit, puisque c’est un droit. D’une France, enfin, qui croit en l’éducation et porte au plus haut l’intérêt supérieur de l’enfant.
Cette France-là ne vivrait pas au rythme des affaires et sous le poids d’une règle d’or, dont l’or est la seule règle.
Cette France-là serait solide de ses solidarités, entre territoires comme entre générations ; elle serait forte de l’implication civique de ses habitants, de ses outils de solidarité dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la famille… Le logement n’y serait pas à la rue, et les salariés y bénéficieraient d’un statut et de droits attachés à leur personne et non à leur poste de travail… (...)
Alors que la planète menace d’exploser pour cause de toxicité financière, notre gouvernement n’affiche que deux priorités : remporter les prochaines élections, pousser le plus loin possible sa politique d’austérité.
(...)
nous proposons un Pacte pour les droits et la citoyenneté. Il est temps de penser autrement, de faire autrement, d’ouvrir des perspectives nouvelles. Contre les règles d’or de la finance souveraine, nous choisissons l’espoir ; face aux défis posés par les crises financières, économiques, sociales et écologiques, nous misons sur la démocratie.
Le Pacte pour les droits et la citoyenneté résulte de ce choix. Signé par cinquante organisations syndicales et associatives, il porte ces valeurs et les illustre par nombre de propositions concrètes, que nous inscrivons au débat public. Elles concernent la démocratie, la protection de la vie privée et des données personnelles, les droits et libertés face à la justice, à la police et au système pénitentiaire ; la lutte contre la xénophobie, le racisme, le sexisme et les discriminations, toutes tendent à rendre effectives l’égalité sociale et les solidarités. (...)