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Faire face à la fatalité de l’insécurité alimentaire
Article mis en ligne le 15 octobre 2011
dernière modification le 12 octobre 2011

Malgré des progrès, la faim demeure à des niveaux inacceptables, comme l’illustre l’indice 2011 de la faim dans le monde. Pour Frédéric Roussel, directeur du développement d’ACTED, il faut agir immédiatement pour réduire la volatilité des prix afin de protéger les plus vulnérables et proposer des solutions durables

(...) Une crise alimentaire majeure, et dans certaines zones une véritable famine, sévit dans la Corne de l’Afrique depuis le printemps 2011. Treize millions de personnes sont confrontées à une urgence alimentaire majeure déclenchée par une sécheresse sévère et une flambée des prix agricoles qui exacerbent la vulnérabilité des communautés dans l’ensemble de cette région. En Somalie, le contexte de guerre débouche même sur une famine.

A quatre ans de la date butoir fixée pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), le premier d’entre eux - réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d’ici à 2015 par rapport à 1990 - est bien loin d’être atteint. (...)

Plus généralement, la hausse récente des prix agricoles, et plus encore leur volatilité, constitue une menace pour la pérennité de la sécurité alimentaire mondiale et expose de nombreux foyers et groupes vulnérables à un risque accru de souffrir de la faim, y compris dans les pays ou l’équilibre alimentaire semblait à peu près stabilisé.

La crise de 2008, avec un doublement des prix des produits de base a fragilisé, partout dans le monde, les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables qui souffrent évidemment le plus lorsque les prix grimpent ou fluctuent de façon imprévisible.
(...)

Certes la faim dans le monde diminue depuis 1990, puisque l’indice 2011 rendu public mardi 11 octobre* (PDF) montre que le pourcentage de la population mondiale malnutrie se situe aujourd’hui autour de 15,5%, contre 19,5% en 2000. Mais, en chiffres absolus, le nombre de personnes sous-alimentées stagne, et a même légèrement augmenté entre le milieu des années 1990 et 2009. Les progrès réalisés en matière de réduction de la faim sont donc insuffisants. Très insuffisants.
(...)

Au-delà des conditions météorologiques exceptionnelles et des conséquences du changement climatique, ainsi que la demande croissante de biocarburants, l’accélération de l’activité financière sur les marchés des denrées de base, semble bien en cause.
(...)

La mise en place d’une réponse globale aux chocs et à la volatilité excessive des prix alimentaires a un coût élevé, mais étant donné le coût humain des crises des prix alimentaires, le résultat serait largement positif et rentable.

Le G20 ne peut ignorer cette situation et devra être décisif dans l’adoption d’une série de directions qui permettront d’envisager – enfin – une décrue durable du nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde.

(...) Wikio