
L’obscurantisme et le fanatisme religieux nous mettent une fois de plus devant l’insupportable. Le soutien aux proches de l’enseignant, à la communauté éducative, à la liberté d’expression et à la laïcité ne doit pas nous conduire à une stigmatisation des musulmans. Projet de lettre à de futurs enseignants.
Que dirai-je lundi matin, à 8h, quand je retrouverai les étudiantes et les étudiants du master "Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation" (MEEF) qui préparent le Capes de Lettres ? Que dire face à l’innommable d’un enseignant décapité ? Comment faire face à cela ? Comment porter en soi cette représentation quand on se destine au métier d’enseignant ?
Je crois que je leur dirai d’abord que je pense à deux personnes. Bien sûr au collègue professeur d’histoire qui a perdu la vie pour avoir enseigné et fait vivre l’une de nos libertés fondamentales. Mais je leur dirai aussi que j’ai une pensée pour Ariane, une jeune étudiante du master Métiers du livre et de l’édition, qui a perdu la vie au Bataclan le 13 novembre 2015. Ne pas oublier Ariane et les 90 du Bataclan. Ne jamais oublier que l’obscurantisme s’en prend d’abord à l’enseignement et à la culture, au livre et au savoir. (...)