
Je vais essayer d’écrire sur une cartographie du sexisme, et du féminisme donc, car souvent on ne nous parle que des femmes et à dessein...
Je n’ai jamais été une femme. Je veux dire par là que j’ai été violée comme une femme, j’ai été harcelée comme une femme, j’ai été silenciée et remise à ma place comme une femme, j’ai gagné moins d’argent comme une femme, j’ai porté la charge mentale comme une femme. Mais très tôt, enfant garçon manqué/adjacent lesbienne j’ai aussi été fui par les femmes parce que je sentais le soufre, je les rendais suspectes aux yeux de ceux dont la main donne à manger. Soucieuses et suspectes de ne pas être, elles aussi, de vraies femmes, aimantes et dévouées. Peut-être alors ils ne leur feront pas de chèques. Peut-être ils ne leur donneront pas d’enfants. Parfois on pense qu’il vaut mieux avoir une position de merde que pas de position du tout. Je comprends. Je veux dire je comprends vraiment. Et c’est pas comme si plus tard je n’avais pas dû mettre mes talons et ma séduction, performer la cohérence de genre et d’hétérosexualité « être une femme » pour avoir du travail. Pour manger, comme les autres.
Nous avons grandi. Et peut-être pouvons-nous nous comprendre, peut-être aussi en parlant de nouveaux mots. (...)