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Le “théâtre Samaras” finira, et il finira mal semble-t-il. Déjà, c’est sous la peur que le “gouvernement” vient de convoquer une réunion au ministère de l’Environnement samedi 7 décembre afin de coordonner le rétablissement du courant pour les ménages pauvres. Cette réunion rassemblera des représentants du ministère, ceux de la Régie d’Électricité (DEI) et enfin les membres de l’Union centrale des municipalités de Grèce (KEDE). Trop tard et trop loin des bouillantes mentalités du moment, du moins pour les apaiser.
Yorgos du Pirée comme Pavlos de Thessalonique n’auront pas attendu “l’urgence gouvernementale” pour réagir. Moyennant cent à deux cent euros versés à l’électricien du coin, ils ont fait remettre le courant chez eux... sans passer par la Régie, “car l’hiver est rude et les enfants ont froid”. C’est de fait cette pratique assez courante, que le “gouvernement” voudrait enfin “encadrer”, étant donné que plus de 350.000 foyers sont privés d’électricité, ce qui concerne environ 10% de la population... au pays des pauvres à hauteur de 35%, d’après même Eurostat. Lorsqu’un travailleur sur quatre gagne moins de 500 euros par mois en salaire brute, l’électricité est alors un luxe et la “Grèce entière, devient une zone spéciale de la pauvreté et de la misère”. Tel est alors le but de la politique de l’UE et des “gouvernements” comparses et complices, Troïka ou pas d’ailleurs. (...)
Les démocraties actuelles appartiennent aux riches, la dictature allemande s’impose aux pays de l’Europe méditerranéenne et de ce fait, ces pays du sud doivent quitter l’euro” déclare au “Quotidien des Rédacteurs” du 7 décembre Luciano Canfora, homme de gauche et professeur de philologie grecque et latine à l’Université de Bari en Italie.
Plus près de nous et pourtant bien trop loin déjà, notre grand écrivain si regretté Yòrgos Ioànnou, mettait en garde contre le danger mortel pour l’intégrité des pays, des cultures et des sociétés civilement constituées, que représentait à ses yeux l’appartenance à la CEE d’alors. (...)
Nous nous attendons ainsi à Noël, à nous chauffer si possible et à ne plus tellement penser à l’hiver si possible. Samedi 7 décembre au soir, les syndicats organisent un rassemblement place Omonoia et place de la Constitution pour s’opposer au nouveau budget discuté au même moment au “Parlement”. “Nous entrerons dans la période de l’après-mémorandum” déclare depuis le perchoir le vice-ministre du Développement (?) Notis Mitarakis, entre cynisme et insignifiance.
Pauvres gens, figurants de décembre et de toujours.