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Filtrer l’eau de mer pour sauver Gaza le défi d’un ingénieur palestinien
Article mis en ligne le 29 mai 2015

"C’est l’ONU qui le dit : dans cinq ans, il n’y aura plus d’eau potable à Gaza", lance Dia Abou Aassi, qui a mis au point une machine à filtrer l’eau de mer dont il espère qu’elle sauvera l’enclave palestinienne d’un désastre programmé.

Parce qu’il s’agit d’une "vraie menace pour la vie à Gaza", cet ingénieur palestinien de 29 ans s’est tourné vers "la seule solution" : transformer l’eau de la Méditerranée, qui borde la bande de Gaza, en eau potable grâce aux nanotechnologies.

D’ici cinq ans, 500.000 habitants de plus porteront la consommation à 260 millions de mètres cubes selon des projections de l’ONU et l’enclave "ne sera plus vivable", affirme Robert Turner, directeur du programme onusien à Gaza.

Et d’ici un an, la nappe phréatique, déjà "à 97% polluée et dangereuse à la consommation" selon l’Autorité de l’eau, sera définitivement inutilisable.

A côté de son travail d’ingénieur, Dia s’est attelé à son projet grâce à des financements de l’Université islamique, proche du Hamas toujours au pouvoir à Gaza, et en coopération avec un centre de recherches d’Oman.

Il y a peu, il devait présenter son invention lors d’un forum international à Ramallah, à une centaine de kilomètres au nord, en Cisjordanie occupée. Mais il n’a pu obtenir le permis de sortie de Gaza, sous blocus depuis neuf ans. (...)

Grâce à sa machine, Dia peut désormais traiter 1.000 litres par jour.

Selon son assistant Alaa al-Hindi, il faudrait investir 300 millions de dollars pour construire une usine de traitement de l’eau, un financement qui leur fait défaut.

Mais à Gaza, une épée de Damoclès plane au-dessus de tout projet : "il y a toujours la crainte, dit-il, que l’usine soit bombardée par Israël lors d’une

nouvelle guerre, comme cela s’est passé pour la centrale électrique".

Jusqu’ici, Dia n’a pas obtenu de réponse à sa demande de construction d’une centrale de désalinisation adressée au gouvernement d’union palestinien.

Son but est d’aligner des dizaines de ses machines pour traiter l’eau à grande échelle à travers les tuyaux de fer et les boîtiers électroniques qui projettent à grande vitesse l’eau, la filtrent puis y réinjectent les minéraux utiles. (...)