
Il fallait mettre un terme à la rumeur. A 13 h 24, mardi 7 janvier, le gouvernement finlandais s’est résolu à publier un communiqué en anglais, sur son compte Twitter, démentant l’information qui circulait depuis plus de quarante-huit heures sur Internet. Le message est clair :
« Il n’y a, dans le programme du gouvernement, aucune mention d’une semaine de quatre jours. La question n’est pas à l’agenda du gouvernement finlandais. »
Et si, précise le texte, la première ministre, Sanna Marin, « a brièvement évoqué l’idée dans une discussion en août dernier », elle n’était alors que « ministre des transports ». Depuis, le sujet n’avait suscité aucune « activité récente ». Alors pourquoi un tel emballement sur les réseaux sociaux et de nombreux sites d’informations, depuis début janvier ?
En Finlande, ses déclarations suscitent la polémique. Entre 1996 et 1998, une vingtaine de communes du pays de 5,5 millions d’habitants avaient tenté une expérimentation : près de 2 000 employés étaient passés à la journée de six heures, se relayant en deux équipes, sur douze heures. Le test avait donné lieu à une augmentation de la productivité, mais avait finalement été abandonné.
A contre-courant, l’ancien gouvernement de centre droit, dirigé par le centriste Juha Sipilä, a fait adopter, en juin 2016, un pacte de compétitivité, augmentant le temps de travail, sans compensation salariale, afin de dynamiser la productivité en berne du petit pays nordique.
Le 19 août, sur son compte Twitter, Sanna Marin précisait ses propos :
« Réduire le temps de travail à 8 heures par jour a été l’un des principaux objectifs sociaux du SDP (…). Une semaine de quatre jours ou une journée de six heures avec un salaire décent peut être une utopie aujourd’hui, mais peut être vraie à l’avenir. »
Sanna Marin, la jeune Première ministre finlandaise, a fait une proposition surprenante : une semaine de travail raccourcie. Quatre jours de six heures pour un même salaire.
Élue le décembre dernier, Sanna Marin s’attelle désormais à l’agenda politique. En tête de celui-ci apparaît une proposition qui suscite l’enthousiasme des Finlandais : la semaine de travail de quatre jours ouvrables, de six heures chacun.
« Je pense que les gens méritent de passer plus de temps avec leur famille, avec leurs proches, en se consacrant à des passe-temps et à d’autres aspects de la vie, comme la culture », a-t-elle expliqué.
Soutenue par les chefs de la coalition qu’elle dirige, Sanna Marin souhaite qu’un grand test soit mis en place pour le nouveau programme de travail.
Une proposition pas si surprenante en Finlande (...)
Les Finnois travaillent actuellement 8 heures par jour, cinq jours par semaine. (...)
En 1996, un pacte sur les heures de travail donnait à la plupart des employés finlandais le droit d’ajuster leurs heures de travail en commençant ou terminant jusqu’à trois heures plus tôt ou plus tard. En 2011, la Finlande offrait les horaires de travail les plus flexibles de la planète, avec 92 % des entreprises permettant aux travailleurs d’adapter leurs heures de travail.
Aussi, les Finnois sont parfois libres de travailler à distance de leur lieu de travail. Comme l’a raconté à la BBC, un chanceux manager finlandais autorisé à travailler depuis l’Espagne où vivait sa famille.
À Göteborg, en Suède voisine, la journée de six heures fonctionne déjà dans les maisons de repos et à l’hôpital municipal, sans modification du salaire des employés. Et les résultats sont satisfaisants : le personnel est plus heureux, en meilleure santé et plus productif. Ce climat serein a même entraîné une augmentation des recettes fiscales, selon le Huffington Post.