
Nous vivons une époque décisive. Chaque jour qui passe est porteur d’une actualité nous avertissant de manière claire et nette que notre modèle économique actuel nous amène droit au gouffre : catastrophe nucléaire du Japon, marée noire du Golfe du Mexique, émeutes de la faim, accélération de la fonte des glaces du Groenland et de l’Antarctique, pic du pétrole etc...
Ce modèle, la croissance capitaliste, repose sur de gigantesques besoins en énergie. Mais il s’est violemment heurté contre un mur - celui des limites de la planète - et les conséquences en sont multiples
la poursuite de l’exploitation massive des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) provoque d’ores et déjà changements climatiques et multiplication des évènements climatiques extrêmes (326 catastrophes climatiques ont été enregistrées en moyenne chaque année entre 2000 et 2004, près de trois fois plus qu’entre 1980 et 1984). Elle nous fait foncer vers les seuils d’emballement -incontrôlable et irréversible- du climat. Pour éviter ce pire là, nous devons réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, d’au moins 50 % à l’échelle mondiale en 2050 par rapport à 1990.
Certains prônent dès lors la fameuse « croissance verte ». Grâce aux progrès technologiques, nous allons pouvoir continuer à produire plus en polluant moins. Hélas, les chiffres sont têtus et nous montrent le contraire.
D’autres invoquent des solutions miracles pour tout continuer comme si de rien n’était
Nous allons devoir - à moins d’assumer le pire pour la génération de nos enfants actuels - effectuer une transition radicale et massive vers un modèle plus économe et efficace en énergie, et vers un système de production d’énergies entièrement renouvelables et propres. Mais du coup, il nous faudra consommer de l’énergie pour réaliser les reconversions (aménagement du territoire, transports, industrie, agro-alimentaire), les aménagements (isolation des logements...), et produire les dispositifs qui vont permettre de générer ces énergies renouvelables et propres.
Alors, comment faire ? Comment boucler la quadrature du cercle ? Il n’y a qu’une voie possible : il faut massivement réduire notre consommation d’énergie actuelle, et pour cela diminuer considérablement la production matérielle, la consommation, la transformation et le transport de matières.
Les chemins qui y mènent existent, ils peuvent commencer ici et maintenant, et doivent structurer nos luttes et revendications d’aujourd’hui. Ils passent par la suppression des productions inutiles ou nuisibles, la fin de l’obsolescence programmée des produits, la réduction du temps du travail, la relocalisation de la production, le ralentissement de nos rythmes de vie et de déplacement, la reconversion d’une partie de l’industrie et des services, un réaménagement radical du territoire, la fin de l’agriculture industrielle, la réduction drastique des inégalités sociales, la démarchandisation d’un certain nombre d’activités...
Programme du Forum : Capitalisme, c’est par où la sortie ? (...)