
La chaleur et la sécheresse ont affecté l’agriculture française. Au point que certains produits, comme les fromages ou les légumes, pourraient être absents des rayons cet automne. Ou alors bien plus chers.
Depuis le début de l’été, la France subit des canicules à répétition, et une sécheresse persistante. Des conditions climatiques qui ont un impact direct sur la production agricole. Reporterre dresse une liste (non exhaustive) des aliments menacés par le manque d’eau.
Le fromage
Dans le Cantal, le Salers est une des premières victimes collatérales de la sécheresse. Ce fromage fermier est fabriqué à partir de lait de vache cru et entier. Pour respecter le cadre de son appellation d’origine protégée (AOP), les vaches laitières doivent être nourries exclusivement à l’herbe. Sauf que ce n’est plus possible : les pâturages du département sont secs. Tout a grillé.
Depuis le 12 août, la production de Salers est donc stoppée, pour une durée indéterminée. (...)
La production de Salers est menacée à cause de son cahier des charges très spécifique, mais beaucoup de fromages sont concernés par la sécheresse. (...)
En outre, le stock des fourrages secs, dédiés à l’alimentation des animaux cet hiver, est d’ores et déjà plus bas que les années précédentes. « Il va falloir vendre des animaux parce qu’on ne va pas pouvoir tous les nourrir. C’est ce qui nous fait craindre une forte baisse de production de lait à l’automne », a prévenu Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait, dans le journal Libération.
Le miel
« Dans l’Hérault, les récoltes d’été ont été totalement catastrophiques, sur les miels de châtaignier et de bruyère », se désole Paul Galzin, apiculteur et administrateur de l’Unaf (Union nationale de l’apiculture française).
Pour fabriquer du miel, les abeilles doivent récolter du nectar sur les fleurs. Sauf que lorsque les plantes à fleurs manquent d’eau, la floraison est moins abondante. Pire, en cas de stress hydrique intense, les plantes ferment leurs glandes nectarifères (...)
Le piment d’Espelette
Au Pays basque, la récolte a commencé début août. Bien plus tôt que prévu. À cause du soleil de plomb et des fortes chaleurs, les piments d’Espelette ont mûri plus vite que d’habitude. Conséquence : les voilà plus petits, tâchés, prêts à être jetés par les producteurs. (...)
Les pommes de terre
Même le nord de la France n’échappe pas à la sécheresse cette année. Là, les producteurs de pommes de terre sont désemparés. (...)
« Ce qui est certain, c’est qu’il n’y aura pas suffisamment de pommes de terre pour satisfaire l’ensemble de la demande », a déclaré Geoffroy d’Evry, président de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre, au journal Libération. Outre le secteur alimentaire, les pommes de terre servent aussi dans les domaines de la papeterie et de l’emballage. Une situation qui, là encore, laisse craindre une hausse des prix.
La liste des cultures touchées par la sécheresse pourrait encore s’allonger. Fin juillet, Reporterre était allé à la rencontre de paysans drômois : leurs courgettes, poivrons et aubergines avaient brûlé au soleil. Dans l’Aisne, le manque d’eau a freiné la production des betteraves sucrières. Bref, rares sont les champs épargnés.