
A l’Agirc et l’Arrco, ce sont les syndicats et le patronat qui décident, pas le gouvernement.
Reuters
Le Medef veut imposer des malus temporaires très élevés sur les pensions Agirc et Arrco des salariés partant à la retraite à 62, 63 ou 64 ans. Après trois mois de négociation avec les syndicats, il refuse toujours un compromis à ce sujet. A quoi vous attendre ? On fait le point.
C’est la proposition phare du patronat pour réduire les déficits de l’Agirc-Arrco : appliquer des abattements sur les pensions complémentaires des salariés partant avant 67 ans. Des abattements temporaires (annulés à 67 ans) et dégressifs (le taux baisserait entre 62 et 67 ans). Le Medef l’a annoncé dès février, dès la première réunion officielle organisée avec les syndicats dans le cadre du nouveau cycle de négociations sur l’avenir de ces régimes.
Trois scénarios avaient été présentés, avec des malus de 20, 30 ou 40 % la première année. Même pour les syndicats ne fermant pas totalement la porte aux abattements, ces taux étaient inacceptables. (...)
Vous comptez partir à 62 ans, l’âge légal à partir de la génération 1955 ? Selon le schéma désormais proposé par le Medef, vos pensions complémentaires subiraient un abattement de 40 % la première année, 30 % à 63 ans, 18 % à 64 ans, 2 % à 65 ans, 1 % à 66 ans. A partir de 67 ans, vous toucheriez vos pensions intégrales. C’est donc surtout en cas de départ avant 65 ans que les malus seraient douloureux. (...)
. Ne parvenant pas à convaincre le gouvernement de reculer l’âge légal de la retraite, actuellement à 62 ans, le Medef tente de passer par les complémentaires pour faire reculer rapidement l’âge effectif moyen de départ.
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Les syndicats répondent d’une part que ce n’est pas aux partenaires sociaux de faire évoluer les âges de la retraite mais au gouvernement. D’autre part que quasi la moitié des salariés liquidant leurs droits à la retraite ne sont plus en activité (chômage, etc.) et ne peuvent donc pas choisir de continuer à travailler. (...)