Le journaliste infiltré dans les mines de sel du salariat moderne était à Paris début avril pour promouvoir son dernier livre. CQFD lui a tenu compagnie…
...Mais Wallraff connaît la musique. En acceptant de devenir un personnage public et de graver sa bobine sur la couverture de chacun de ses livres, le spéléologue des égouts capitalistes s’est projeté lui-même dans les pleins phares du vedettariat. Comment s’étonner ensuite que les médias tartinent davantage sur ses méthodes que sur ses révélations ? « C’est vrai, j’aurais pu rester anonyme, dit-il à CQFD. Mais en tant que journaliste indépendant qui ne vit que de la vente de ses livres, je suis obligé de jouer le jeu de la personnalisation. La notoriété que j’ai acquise en Allemagne me donne une liberté sans laquelle il me serait impossible de poursuivre mon travail. Je ne dépends d’aucun titre de presse ni d’aucun groupe d’édition. Je ne veux dépendre de personne. » Sauf de ses chiffres de vente…...
...« Une bonne moitié de mon travail consiste non pas à publier des articles ou des livres, mais à prendre connaissance des témoignages qu’on m’adresse, explique-t-il. Souvent, quand on me rapporte que des droits sont bafoués dans une entreprise, j’appelle le patron pour lui dire : changez ça, ou alors je me verrai contraint de publier un article. En général, le patron préfère obtempérer… Évidemment, il faut vérifier ensuite que les changements promis ne sont pas cosmétiques. C’est une goutte d’eau dans l’océan, mais si les journalistes étaient un peu plus soucieux du bien public que de leurs avantages, le rapport de forces serait peut-être un peu moins défavorable aux victimes du capitalisme. » ...