
L’ONU a donné six mois à la France pour modifier la loi de 1969, qui a créé des "carnets de circulation" pour les Français ayant un habitat mobile
Le "livret de circulation" auquel sont astreint depuis 1969 les Français ayant un "habitat mobile" constitue selon l’ONU une violation du Pacte International relatif aux droits civils et politiques. (...)
Gens du voyage : l’ONU épingle le livret de circulation français
0 COMMENTAIRE Publié le 19/05/2014 à 19h00 , modifié le 19/05/2014 à 20h39 par Yann Saint-Sernin
L’ONU a donné six mois à la France pour modifier la loi de 1969, qui a créé des "carnets de circulation" pour les Français ayant un habitat mobile
Gens du voyage : l’ONU épingle le livret de circulation français
Le "livret de circulation" auquel sont astreint depuis 1969 les Français ayant un "habitat mobile" constitue selon l’ONU une violation du Pacte International relatif aux droits civils et politiques.
© PHOTO ILLUSTRATION BERTRAND LAPEGUE
L
e "livret de circulation" auquel sont astreint depuis 1969 les Français ayant un "habitat mobile" fait polémique de longue date, beaucoup voyant dans cette spécificité réglementaire visant en réalité les Gens du voyage, un cas flagrant de discrimination. Déjà, en 2012 et 2013, deux propositions de loi portées par les écologistes puis par le PS prévoyaient sa suppression. Mais les projets n’avaient jamais été inscrits aux calendriers des discussions au Parlement. La décision datant de mars 2014 rendue par le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU pourrait accélérer les choses. Il a en effet condamné la France à revoir sa copie dans les 6 mois.
L’instance internationale avait été saisie, par Claude Ory, un membre de la communauté des gens du voyages, qui, a la suite d’un contrôle routier, avait notamment été sanctionné pour n’avoir pas été en mesure de présenter un titre de circulation valide. Au terme d’une longue délibération, le Comité a estimé que l’obligation qui était faite au requérant par la France de détenir un livret de circulation et de la faire viser régulièrement par les forces de l’ordre constituait une violation du Pacte International relatif aux droits civils et politiques.
Exception française, le livret de circulation qui s’impose aux gens du voyage ou aux forains est souvent présenté comme un descendant des "carnets de saltimbanques" instaurés par la circulaire de 1863, puis des "carnets anthropomorphiques d’identité nomade" instaurés en 1912. De fait, au fil des législations, le principe n’a jamais disparu en France. (...)