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Mediapart
Gérald Darmanin engage la procédure de dissolution du groupuscule néonazi les Zouaves
Article mis en ligne le 14 décembre 2021

Gérald Darmanin a annoncé dimanche 12 décembre sur RTL avoir « engagé la procédure de dissolution » des Zouaves Paris, un groupuscule néonazi accusé d’avoir participé aux violences commises le 5 décembre, au meeting d’Éric Zemmour à Villepinte. Ces violences font par ailleurs l’objet d’une enquête ouverte par le parquet de Bobigny le 6 décembre.

(...) « Il y aura un contradictoire, comme à chaque fois que j’ai fait cela. Je l’ai fait pour Génération identitaire. Si le contradictoire nous donne raison, en tout cas si nous pensons que nous avons raison, nous irons dissoudre ce groupement de fait en conseil des ministres, et le Conseil d’État, une nouvelle fois je l’espère, nous donnera raison », a ajouté Gérald Darmanin.

Ces dernières années, le gouvernement a dissous d’autres groupes d’extrême droite, parmi lesquels Génération identitaire en mars 2021 et le Bastion social en avril 2019.

Sous François Hollande, d’autres dissolutions avaient eu lieu. En juin 2013, alors que l’émotion était vive après l’assassinat du militant antifasciste Clément Méric par des skinheads, la médiatisation forte, et que différents groupuscules d’extrême droite avaient multiplié les affrontements en marge des manifestations contre le « mariage pour tous », le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, avait dissous une série de groupes existant de longue date (l’Œuvre française, Troisième Voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires). (...)

Mais l’efficacité de ces dissolutions est souvent limitée, comme Mediapart l’a raconté en décryptant plusieurs cas (lire notre article et l’analyse de l’historien Nicolas Lebourg). Au fil des années, nombre de dissolutions ont eu des effets contraires à ceux escomptés : perdre de vue des éléments jusqu’ici localisés dans des groupes identifiés et sous surveillance ; radicaliser ou pousser vers l’action clandestine des individus hier cadrés et neutralisés dans des structures légales ; ou permettre au groupe dissous de renaître renforcé. Ces dissolutions sont parfois davantage des opérations de communication que des processus aux effets concrets sur le long terme.

Dans le cas des Zouaves, le processus de dissolution sera difficile, puisque le groupe n’a, à notre connaissance, pas d’existence formelle. Ces dernières années, le groupuscule a multiplié les attaques dans Paris et a été jugé en novembre pour l’attaque d’un bar antifasciste dans la capitale (la décision est attendue en janvier). (...)