
À travers une sélection d’essais peu connus, Jean Giono se révèle comme un penseur engagé contre l’industrialisation de la guerre et la consommation de masse, et pour une révolution paysanne.
La collection de poche « Les précurseurs de la décroissance », dirigée par Serge Latouche, vise à « donner une visibilité à un dessein qui cheminait depuis longtemps de façon souterraine » par lequel s’élabore en maints lieux un champ de réflexion attaché à « mettre au jour les principes et les courants de la société d’abondance frugale ». Les textes pacifistes et sur le « rêve paysan » que Jean Giono écrit à la période du Contadour l’enracinent à ce mouvement
Giono le Provençal n’est pas un écrivain régionaliste. Ni un passéiste prônant le retour à la terre. Ce terrien raciné aux forces chthoniennes et cosmiques, inspiré par les éléments jouant dans la lumière, leur donnant chair et sensualité, est un homme libre, un penseur estimant le poids du ciel, du réel, du vivant. L’écriture, toujours subjective, est relation au monde ; le sien se relie à la civilisation des origines : à l’Hellade d’Homère, à Virgile, au monde méditerranéen, à la civilisation que l’écrivain a la charge de transmettre. (...)