
Le collectif Mineurs Isolés Etrangers (MIE) vient en aide à des mineurs non-accompagnés (MNA) étrangers en provenance, majoritairement, des pays d’Afrique Sub-saharienne, âgés de 14 à 18 ans. De nombreuses associations font partie de ce collectif : Accueil réfugiés Talence solidarité, Asti Bordeaux, Cimade, Fédération des Conseils de Parents d’Elèves, Ligue des droits de l’Homme, Médecin du Monde, Réseau éducation sans frontières, Tremplin. Toutes ont le même objectif, faire en sorte que les migrants mineurs soient pris en charge par le Département et que leurs droits soient respectés. Pour cela, le collectif accompagne ces jeunes dans les démarches administratives, leur apporte un soutien moral, leur donne des cours, les aide à se loger...
Françoise Astruc présidente de l’Association Asti (Association de solidarité avec tous les immigrés) présentait, jeudi 1er juin, le cas MNA, « des mineurs étrangers en situation extrêmement difficile », particulièrement à cause d’un processus administratif long et fastidieux par lequel doivent passer les jeunes mineurs tout juste arrivés sur le territoire français, afin d’obtenir l’aide que la loi leur promet.
Des tests sont obligatoires
Une fois arrivés sur le territoire français les MNA doivent subir une batterie de tests pour confirmer qu’ils sont bien mineurs, afin d’obtenir l’aide des départements. Ils doivent alors se rendre au SAEMNA (Service d’Accueil et d’Evaluation des Mineurs Non-Accompagnés) qui vérifie leur âge. Mais à cause d’un manque de place chronique les jeunes se retrouvent souvent à la rue.
La procédure est supposée durer 5 jours, durant lesquels, les jeunes répondent à des questions sur leurs vies, familles, parcours migratoires. Cependant, les démarches administratives souvent longues, bloquent les dossiers, et il arrive que certains jeunes passent plusieurs semaines ou mois au SAEMNA, empêchant ainsi l’accès à d’autres jeunes.
Des suites de ce test, ils reçoivent ou non un papier certifiant qu’ils sont mineurs. (...)
La scolarisation et la formation : des priorités
Chaque enfant sur le territoire français a droit à l’éducation, peu importe sa situation administrative. C’est dans ce respect de la loi que le collectif aide les jeunes, dans l’attente de scolarisation. (...)
De plus, les jeunes ont juste le droit à un rapide « bilan de santé » révèle Alban Damery de Médecins du Monde, « mais pas de soutien du côté psychologique », alors que l’on parle d’enfants qui ont fui « la misère, la guerre, des violences », et qu’ils ont pour la plupart vécu un voyage éprouvant, qu’ils ont été à la rue, sans avoir toujours la possibilité de manger... D’autant plus que les jeunes sont perpétuellement dans l’attente que leur dossier passent d’une main à l’autre. Face à ces difficultés le collectif MIE demande au Conseil Départemental de répondre à des revendications faites à plusieurs reprises, notamment « du personnel compétent, des aides supplémentaires, plus de places et plus d’éducateurs » pour les aider dans la formation ou la scolarisation des jeunes, déclare Françoise Astruc. D’autant que le collectif prévoit que le nombre de mineurs non-accompagnés ne fera qu’augmenter durant les prochaines années.
Le conseil départemetal réagit à cet appel au secours
Contactée à la suite de la conférence de presse tenue par le collectif, Emmanuelle Ajon, vice-présidente du conseil départemental de Gironde, en charge de la protection de l’enfance et de la promotion de santé, certifie que des moyens sont en train d’être aménagés pour accueillir ce nombre croissant de jeunes. (...)
