
Les chercheurs découvrent une « zone morte » plus grande que l’Écosse dans l’océan. Le faible niveau d’oxygène y empêcherait le développement de la vie marine. « Jusqu’à maintenant, personne ne savait à quel point la situation était mauvaise parce que la piraterie et les conflits dans la zone empêchaient de recueillir des données », explique Bastien Queste, coauteur d’une étude sur le sujet publiée vendredi 27 avril dans la revue Geophysical Research Letters.
« Nos recherches montrent que la situation est pire que ce qu’on craignait, et que la zone morte est grande et continue à s’étendre, poursuit le chercheur dans un communiqué. L’océan suffoque ».
Pour évaluer la situation dans le golfe d’Oman, l’équipe de chercheurs y a envoyé pendant huit mois des robots sous-marins capables de plonger jusqu’à un kilomètre de profondeur et couvrir des milliers de kilomètres. Par manque d’échantillons, les modèles climatologiques ne reflètent pas cette situation, « surestimant les concentrations d’oxygène et probablement sous-estimant la dénitrification » (perte en azote), note l’étude.
Asphyxie des fonds marins
Les zones mortes ou hypoxiques sont des régions océaniques où le taux d’oxygène est très faible, provoquant l’asphyxie de la flore et de la faune marines. Elles se développent naturellement dans certaines régions du monde, mais sont aggravées par le réchauffement des océans – l’eau plus chaude contenant moins d’oxygène – et par les engrais et les eaux usées qui s’y déversent.
En l’absence d’oxygène, le cycle de l’azote, dont se nourrissent les plantes, est en effet également modifié (...)